Le Medef 54 en mode Rebond
L’après se prépare aujourd’hui ! Après avoir réactivé sa cellule de crise à l’occasion du deuxième confinement, le Medef de Meurthe-et-Moselle change de braquet et entend dorénavant accélérer sur la préparation de l’après et au redémarrage de l’activité. Un genre d’unité Rebond est en train de se mettre en place composée de différents experts et acteurs de l’écosystème entrepreneurial local. Elle devrait être entièrement opérationnelle dès le mois de janvier. Fer de lance : le parcours ADA pour Anticiper, Décider et Agir.
«Le vrai problème aujourd’hui, c’est de savoir comment on redémarre !» Constat établi la semaine dernière par Gilles Caumont, le président du Medef de Meurthe-et-Moselle. Si la cellule de crise du mouvement patronal est toujours plus qu’active pour accompagner les chefs d’entreprise dans les méandres des différentes aides et dispositifs existants pour tenter de faire face à la crise actuelle, «il est indispensable aujourd’hui de mettre en place des solutions pour accompagner les conditions de redémarrage.» Un genre d’unité Rebond est en cours de création au sein du mouvement patronal et elle devrait être opérationnelle au début du mois de janvier. «Elle sera composée d’experts et de tiers de confiance en provenance de l’écosystème entrepreneurial à l’image des tribunaux de commerce, des banques et de l’ensemble des acteurs agissant autour de l’entreprise. Il faut mettre tout le monde autour de la table», précise Christine Bertrand, la présidente déléguée du Medef 54 référente RH-Formation. Un parcours ADA sera lancé en janvier pour Anticiper, Décider et Agir.
Diagnostic et accompagnement
«De nombreux outils existent aujourd’hui pour tenter d’éviter les défaillances d’entreprises qui sont annoncées comme considérables dès le premier trimestre 2021. Le mandat ad hoc, la conciliation, la renégociation des dettes, il faut permettre aux chefs d’entreprise d’être réellement aiguillés dans l’utilisation de ces dispositifs existants mais encore trop peu connus. Il faut lever les freins psychologiques pour faire comprendre aux chefs d’entreprise, qu’il est nécessaire de parler de ses difficultés avant qu’il ne soit trop tard.» Un diagnostic, confidentiel, serait alors proposé aux entreprises à la trésorerie fragilisée ou dans une impasse financière, du cas par cas ! «Il faut également prendre en considération les entreprises qui sont encore en capacité de redémarrer et qui vont devoir faire face à la problématique de l’investissement pour affronter la reprise.» Gilles Caumont pointe du doigt la problématique du taux d’endettement actuel des entreprises. «Les PGE (Prêts garantis par l’État) obtenus en grande proportion, il y a eu 2,5 % de refus, mettent les entreprises aujourd’hui dans une incapacité d’endettement donc d’investissement du fait de leurs nouvelles cotations par la Banque de France. Comment faire pour investir et continuer si l’activité et la croissance sont de retour et à un rythme important ?» Le redémarrage risque d’être brutal et pas uniquement en termes de capacité d’investissement. «Pour accompagner la relance, il va falloir recruter. En Meurthe-et-Moselle et notre position transfrontalière avec le Luxembourg, nous allons entrer dans une véritable guerre des compétences», souligne Christine Bertrand. Autre levier à actionner, l’exportation. «C’est un moyen indéniable pour rebondir. Les PME ne peuvent plus faire l’impasse sur le volet export. Les entreprises qui exportent sont plus solides pour faire face à la crise.» La mise en place du récent club Stratexio Lorraine (voir encadré) devrait leur permettre. Reste à franchir le pas, enfin pour celles qui le peuvent…
La culture de l’export
L’exportation, un moyen pour rebondir ! Avec le lancement de son club Stratexio Lorraine, début décembre, le Medef de Meurthe-et-Moselle entend «diffuser la culture de l’exportation aux PME de la région», comme l’assure Gilles Caumont, le président du Medef 54. Cet outil national du mouvement patronal est décliné dans la région par filière et par pays cibles. «L’outil est stratégique mais il est surtout opérationnel dès maintenant», renchérit Christine Bertrand, présidente déléguée du Medef 54. À noter que l’adhésion à ce club est pris en charge à 45 % dans le cadre du Plan de relance.