Le Hub Eurasanté, un bâtiment fédérateur de la filière santé régionale

Bâtiment totem de la filière santé régionale, le HUB Eurasanté a été inauguré fin janvier. Les premiers locataires sont installés depuis quelques semaines dans ce bâtiment qui accueille aussi une usine-école et des laboratoires ouverts aux entreprises du secteur.

Le HUB Eurasanté s'étend sur 2 800 m2, entre bureaux, laboratoires et incubateur de start-ups. © BAMBAM Production
Le HUB Eurasanté s'étend sur 2 800 m2, entre bureaux, laboratoires et incubateur de start-ups. © BAMBAM Production

Très attendu par les acteurs de la filière santé régionale – le projet avait été développé dès la fin du Covid – le Hub Eurasanté a officiellement accueilli ses premiers visiteurs fin 2024. Des locataires qui pour certains, n'ont du faire que quelques centaines de mètres pour déménager de leurs anciens bureaux, situés au bout de la rue, au Bio-incubateur.

Implanté au coeur de l'un des plus grands campus hospitalo-universitaires d'Europe, ce Hub, véritable turbine de la filière santé régionale, se veut ouvert sur son éco-système : il accueille des start-ups et des entreprises innovantes, des laboratoires de recherche, des espaces de production et événementiels et l'usine-école de l'IMT Lille. Au total, 2 800 m2 pour un investissement de 16,1 millions d'euros : 1 700 m2 d'espaces de travail, 600 m2 de bureaux et le reste en espaces de production. «Nous pouvons accueillir 25 entreprises dans le Hub. Neuf sont déjà installées et on ne s'interdit pas de faire venir des entreprises exogènes aux Hauts-de-France» ambitionne Etienne Vervaecke, directeur du GIE Eurasanté. 

Dix laboratoires

Parmi les premiers locataires, Handiwork, Digyne, Preditwins Lab, IAVC, Relais Vision ou encore Vetbiolix, entreprise biopharmaceutique fondée en 2018 et qui est aussi l'une des premières à utiliser les laboratoires partagés du Hub. Vetbiolix développe des solutions thérapeutiques pour le marché vétérinaire chiens et chats. «On aurait pu externaliser la production de nos gélules mais cela aurait pris entre 6 et 8 mois et surtout, on avait envie de le faire nous-mêmes. Ici, on prévoit de produire entre 50 et 70 000 gélules en trois à quatre semaines» explique Matthieu Dubruque, co-fondateur de la start-up de sept salariés, installés au second étage du Hub.

«On a pensé ces laboratoires pour les rendre accessibles, en évitant aux entreprises de devoir acheter l'ensemble du matériel. Le second preneur arrive en mars et le troisième suivra. On s'était fixés un objectif d'atteindre les 60% d'occupation à fin 2025 mais on sera bien au-dessus avant la fin de cette année» se réjouit Etienne Vervaecke. Au total donc, 10 laboratoires pour une surface d'environ 520 m2. Des espaces sont aussi ouverts à la mutualisation comme des salles de culture cellulaire, des salles de stockage, une laverie...

Des formations recherchées par les industriels

Autre particularité de ce Hub : la présence de l'IMT Lille (Institut des Métiers Techniques), cet organisme de formation d'origine tourangelle spécialisé dans les métiers de production pour les industries pharmaceutiques, cosmétiques et biotechnologiques. Déjà implanté à Lille depuis huit ans, l'école offre aujourd'hui un nouveau cadre à ses élèves, avec des formations pouvant aller du CAP au titre d'ingénieur, dont le très convoité titre de Technicien en Pharmacie et Cosmétique industrielles, «le plus demandé par les industriels» selon Mallory Tilloy, directeur. Une centaine d'élèves peuvent être accueillis. «L'idée d'une usine école, c'est de dispenser de la théorie. On peut aujourd'hui le faire avec le plateau technique de 350 m2, dans lequel on a installé du matériel industriel pour nos élèves. Il fallait se rapprocher des sites industriels» explique le directeur Mallory Tilloy et qui ne cache pas être déjà sollicité par des entreprises pour «tester des technologies», à l'image des écoles de production, qui répondent à des commandes réelles de clients.

Fait symbolique : la date d'inauguration du Hub coïncide avec les 30 ans de la création d'Eurasanté ; un parc de 300 hectares qui compte aujourd'hui 210 entreprises, 17 000 professionnels de santé, 22 000 étudiants, 80 laboratoires et 3 700 salariés.