Le Havre Seine Métropole s’engage durablement dans une transition écologique et industrielle
Lundi 13 janvier, Emmanuelle Wargon, secrétaire d’Etat, s’est rendue au Havre pour signer un pacte territorial qui acte la fermeture définitive de la centrale à charbon.
Ambiance contrastée ce lundi 13 janvier au Havre. Alors que l’ensemble de la place politique havraise se réunit à la CCI, dehors, les banderoles syndicales se déploient autour d’une cinquantaine de manifestants. La réunion du jour est pourtant un évènement au premier abord réjouissant. Emmanuelle Wargon, la secrétaire d’Etat à l’Ecologie auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, est venue signer le pacte territorial pour la transition écologique et industrielle de la communauté urbaine du Havre. Au sommaire de ce pacte territorial : la « mutation environnementale des activités traditionnelles du paysage-industrialo portuaire ». Pour parler plus clairement, l’objectif est de verdir l’activité industrielle et portuaire du territoire en diminuant les émissions de déchets et de gaz à effet de serre.
Economie circulaire et décarbonée.
Cela passe par l’intégration d’une économie circulaire, basée sur le réemploi des ressources dans une chaîne d’activité donnée, mais aussi par une évolution des modes de transports. Il s’agit de massifier les transports, quel que soit leur mode, mais également d’utiliser des motorisations décarbonées et des modes actifs (marche, vélo…). Ce pacte montre ainsi que « on n’a pas besoin d’opposer l’industrie et l’écologie, insiste Emmanuelle Wargon. Il existe un chemin de développement économique qui soit aussi écologique. »
Seulement voilà, cette transition vers une nouvelle économie n’est pas sans conséquences. Si elle suppose par exemple le développement de l’activité autour de l’énergie éolienne, elle induit aussi la fermeture définitive de la centrale électrique au charbon du Havre au 1er avril 2021. « Nous assumons totalement de renoncer à cette énergie du passé, non renouvelable et polluante, pour basculer vers les énergies renouvelables, dans la même unité de lieu et dans la même unité de temps. » clame Jean-Baptiste Gastine, maire du Havre et président de la communauté urbaine.
1 000 emplois induits.
Un discours qui n’est pas pleinement partagé par les salariés de la centrale et de ses sous-traitants, qui ont refusé d’échanger avec Emmanuelle Wargon ce lundi. Au total ce sont 200 emplois qui sont menacés par cette fermeture. « Je comprends absolument l’inquiétude que génère la fermeture d’un tel site », a assuré Emmanuelle Wargon, avant d’insister sur les moyens de reclassement qui seront déployés en interne chez EDF, ou en externe pour les salariés qui ne souhaiteraient pas quitter l’agglomération havraise. Ils seraient une quinzaine dans ce cas. « Au regard des compétences élevées de nos salariés, je n’ai pas d’inquiétude sur les opportunités qui leur seront données » assure pour sa part Alban Verbeck, délégué régional EDF. D’autant, que selon les signataires du pacte, celui-ci devrait induire jusqu’à 1 millier d’emplois sur Le Havre. L’arrivée de l’usine de Siemens-Gamesa en est un exemple.