Le Havre : la chatière du port au cœur d'une réunion publique le 31 mars
Avant le lancement de l'enquête publique, Haropa - Port du Havre organise une réunion de concertation le 31 mars autour de la chatière, jonction par voie d'eau de la Seine à Port 2000. L'état d’avancement des études et travaux menés avec les partenaires y sera présenté.
C'est LE grand chantier des mois à venir sur le port du Havre. La chatière qui doit relier Port 2000 à la Seine par la voie d'eau est espérée fin 2023. Si la convention de financement a été signée fin 2019, il reste encore l'étape de l'enquête publique à franchir. Dans cette optique, Haropa - Port du Havre organise le 31 mars une grande réunion publique. « Notre objectif, en tant que maître d'ouvrage, c'est l'enquête publique de cet été, explique Baptiste Maurand, le directeur général d'Haropa - Port du Havre. Pour la préparer, on a décidé de monter une réunion avec l'ensemble des citoyens intéressés par le sujet. Les parties prenantes du projet, mais aussi tout citoyen intéressé par le sujet du développement du transport fluvial. C'est une étape importante parce que ça nous permet de comprendre et de savoir ce que pense le public de ce projet avant de remettre le dossier d'enquête publique à l'Etat. »
Résultats d'études environnementales
Cette réunion a été organisée en accord avec la garante de la commission nationale du débat public, Marianne Azario, qui voit là une occasion de « veiller à ce que le public soit régulièrement informé des résultats des discussions et des études et puisse donner son avis. » Un état d’avancement des études et travaux menés avec les partenaires sera donc présenté. En particulier, les thématiques autour de l'environnement, qui questionnent, seront abordées.
Un groupe de travail environnemental est à l'œuvre depuis 2019, afin de répondre aux questions formulées par des acteurs pendant les phases de concertation. Une campagne de sondages géotechniques et géochimiques, complémentaires à ceux de la première campagne de 2016, a été menée, permettant de valider le principe de la réutilisation des matériaux dragués pour la construction de la digue. Une étude hydro-sédimentaire conclut que les impacts sur les courants et les fonds sont très faibles et extrêmement localisés. Enfin, une étude sur la faune démontre le faible impact de l'ouvrage sur les nourriceries (bar, sole, etc.) en raison des vitesses de courant déjà importantes sur la zone.
Améliorer le report modal
« L'objectif, c'est d'expliquer le projet, de savoir si cela pose encore des interrogations, quelles sont-elles et comment on fait pour y remédier », poursuit Baptiste Maurand, qui compte bien aussi, que soient rappelés les impacts socio-économiques de cet outil et son intérêt pour le développement du transport multimodal. Moins de camions et plus de voie d'eau...
La création de cette chatière représente un investissement de l’ordre de 125 millions d’euros, financé grâce, notamment, à la Région (82,5 M€), l'Europe (25 M€) et l'Etat (3,6 M€). Le solde est supporté par Haropa, qui compte couvrir son endettement grâce à un péage sur la chatière, fixé à 7,50 € par conteneur. Si l'enquête publique aboutit à l’autorisation environnementale unique, les travaux pourront commencer dès le 1er semestre 2022.
Pour Aletheia Press, Benoit Delabre