Le groupe prévoit de doubler les capacités

Les exigences des pétroliers sont montées d’un cran en matière de fiabilité, de sécurité et de performances dans la recherche des gisements de pétrole et gaz. Les tubes et leurs connexions filetées doivent y répondre.

Frédéric Deshayes, directeur recherche et développement « connections VAM® » lors d'une visite du centre de tests organisée pour la presse.
Frédéric Deshayes, directeur recherche et développement « connections VAM® » lors d'une visite du centre de tests organisée pour la presse.
D.R.

Frédéric Deshayes, directeur recherche et développement «connections VAM®», lors d'une visite du centre de tests organisée pour la presse.

 

Le groupe Vallourec (5,3 milliards d’euros de chiffre d’affaires, 23 000 personnes, présence dans 20 pays, entré au CAC 40 fin 2006) est connu pour ses fabrications de tubes en acier, sans soudure, destinés à l’industrie (machines, structures architecturales comme des gratte-ciel), au secteur des centrales thermiques (dont le nucléaire) et, bien sûr, à l’extraction du gaz et du pétrole. A Aulnoye-Aymeries se trouve l’un des six centres de recherche du groupe1. En fait, dans le val de Sambre, il y a deux entités, représentant chacune 160 personnes. L’une fait de la recherche fondamentale sur les aciers ; l’autre, qui est concernée par un gros projet, réalise des tests et essais sur les tubes filetés et leurs connexions visant les opérations de forage, de cuvelage et d’exploitation dans le domaine du pétrole et du gaz, en mer ou sur terre.

 

Des clients exigeants et des forages plus complexes. Le jeudi 23 janvier, lors d’une journée d’information à la presse, Frédéric Deshayes, directeur R&D, «connections VAM®» (la marque déposée concernant l’ensemble des produits), a notamment expliqué que les exigences des groupes pétroliers avaient nécessité un développement «sans précédent» dans les capacités de tests. Trois raisons à cela.

D’abord, des accidents dramatiques et des catastrophes écologiques, comme dans le golfe du Mexique, ont abouti à des protocoles plus sévères. Ensuite, une nouvelle norme (ISO 1379) a imposé de nouvelles procédures de tests et des équipements toujours plus performants dans le domaine de la résistance aux pressions, déformations hautes températures, ainsi que des tests d’étanchéité. Enfin, les temps de mise sur le marché ont été réduits, d’où l’obligation de répondre plus vite et plus efficacement aux demandes que la concurrence.

S’ajoute à cela le constat que la raréfaction des énergies fossiles − dont l’économie mondiale ne peut pas encore se passer − amène à les rechercher toujours plus loin en mer et plus profond dans le sol. D’où l’augmentation des risques d’incidents, pas forcément graves mais aux conséquences très coûteuses pour les exploitants et… les usagers.

 

Doublement. Pour ces raisons, a bien fait comprendre Frédéric Deshayes, le groupe Vallourec a entrepris de doubler ses capacités de test : «C’est une nécessité économique.» La stratégie a commencé aux Etats-Unis en 2012 à Houston ; elle va se poursuivre en France en 2015/2017, donc à Aulnoye-Aymeries.

Le centre d’essais actuel de la rue de Leval, qui réalise des tests grandeur nature dans des conditions extrêmes, doit être − c’est le projet − rééquipé puis déménagé sur un terrain proche, de 5 hectares, occupé par des jardins ouvriers.

Le scénario prévu est le suivant : nouvelles machines en 2015 (bancs de tests, centres d’usinage, ligne de traitement de surface…) et construction de nouveaux locaux pour 2017 (3 500 m2 de bureaux, 9 000 m2 de bâtiments industriels).

En janvier 2014, le terrain pressenti n’était pas encore disponible à la construction en raison de la présence de déchets imposant un «gros nettoyage» et aussi d’espèces protégées (dont un lézard et les oiseaux nichant là). M. Deshayes espère un démarrage du chantier mi-2015.

 

95 postes. L’investissement a été chiffré à 50 millions. L’Agglomération Maubeuge Val de Sambre a voté, en décembre, une somme d’un million d’euros au titre du soutien à l’investissement et avec des contreparties. Doivent être créés 95 postes de travail (ingénieurs, techniciens, opérateurs), dont une partie seront pourvus par de la mobilité interne.

 

1. Le groupe Vallourec compte à Aulnoye-Aymeries trois unités de production indépendantes (une tuberie avec forge et laminage, une unité de fabrication de tiges de forage et de connexions, une unité de filetage) et deux centres de R&D. L’ensemble représente 1 600 emplois directs.