Le groupe de distribution joue profil bas en temps de crise…
Le groupe international de distribution Auchan vient de publier ses chiffres du premier semestre 2013. Le fleuron nordiste se porte on ne peut mieux malgré une crise qui touche la consommation des ménages.
La performance est incontestablement «solide» comme le dit le groupe dans son communiqué. Auchan affiche en ce milieu d’année un chiffre d’affaires global HT de 23,14 milliards d’euros, en hausse de 3,4% par rapport au premier semestre 2012. Son résultat net se chiffre à 317 millions d’euros et fait un bond de 33,7% : on a vu des crises plus dévastatrices. Cette bonne santé et son dynamisme expansif tiennent à plusieurs facteurs, notamment au niveau international. En Europe, Auchan a poursuivi son développement avec, côté occidental, l’ouverture de 24 drives en France. A l’Est, l’enseigne nordiste a acheté à son concurrent Metro une série de supermarchés en Ukraine et d’hypermarchés en Russie (une vingtaine, tout confondu). En Asie, ce sont 11 hypermarchés sous enseigne RT Mart. Le marché y est énorme et Auchan y joue probablement une grande partie de son statut de géant mondial de la distribution. Les bons résultats viennent aussi de la cession par la filiale immobilière Immochan de 7 galeries commerciales et retail parks en France et au Luxembourg.
Des situations contrastées selon l’aire géographique. Dans le détail, les résultats semestriels notent une performance des magasins «quasiment stable» à -0,4% (-0,8% avec la vente de carburants) en France où le chiffre d’affaires recule de près d’1%. Même tendance en Europe occidentale avec une chute de 2,9%. Derrière l’ex-rideau de fer, la tendance est diamétralement opposée avec une hausse de 14% du chiffre d’affaires. On ne s’étonnera donc pas de voir les investissements en hausse dans les régions à forte croissance : sur les 654 millions d’euros investis durant ce semestre, 62% l’ont été en Europe de l’Ouest ou en Asie, notamment dans de l’immobilier commercial. C’est d’ailleurs ce segment-là qui fait monter la dette du groupe depuis le début de l’année avec l’acquisition des hypermarchés et supermarchés en Russie et en Ukraine. Vianney Mulliez, président du conseil d’administration, a commenté ces résultats ainsi : «Nous avons évolué dans un environnement macro-économique difficile qui pèse sur le pouvoir d’achat des ménages (…). Les actions engagées en termes de politique de prix, d’amélioration de l’offre et de la performance à l’achat comme de maîtrise des frais doivent nous permettre de faire face à une situation générale dont nous n’attendons pas d’amélioration.» Pour autant, Auchan a réussi à améliorer ses marges dans cette conjoncture morose : la marge commerciale en valeur absolue progresse de 4,6% et s’élève à 5,31 milliards d’euros. «Le taux de marge augmente de 23% contre 22,7% au premier semestre 2012.» Tout un art, malgré un impôt de 162 millions d’euros sur la période.