Le grand voyage de Cristal de Paris
Voilà plus de quarante ans, l’entreprise lorraine Cristal de Paris a choisi le grand export pour assurer son développement. Cette PME familiale et artisanale, porteuse de valeurs, est aujourd’hui présente aux quatre coins du globe, forte de commandes parfois exceptionnelles.
En septembre dernier, Gilles Ferstler, codirigeant avec son frère Guy, de la société Cristal de Paris, basée à Montbronn en Moselle, participait à une mission de prospection en Turquie. Objectif pour la PME lorraine : sonder un futur marché dans son secteur qu’est la taille, la décoration, le polissage d’objets en cristal. Belle saga que celle de Cristal de Paris, fondée en 1970 par Marcel Ferstler. Guy revient sur la genèse et la volonté paternelle : «Il a fait ce qui était peu courant à l’époque, c’est-à-dire aller directement proposer ses produits sur le grand export. Dès 1975, il avait une clientèle en Arabie Saoudite et au Koweït. On peut le considérer comme un pionnier : chercher des marchés lointains qui n’existaient pas, il fallait oser.» L’aventure de Cristal de Paris était lancée. Marcel Ferstler a d’emblée cette idée opportune d’associer au mot cristal le nom de la capitale. Tout simplement parce que Paris demeure la ville de référence à l’international. L’aura de Cristal de Paris va croître. Le savoir-faire et la haute qualité des produits ciselés à la perfection sont un vecteur de réussite. Mais, c’est une méthode, poursuivie par se fils, lesquels ont repris l’entreprise en 2005, qui fait la différence. Guy Ferstler l’explique : «Depuis toujours, nous fonctionnons sans aucun intermédiaire. Nous n’avons de représentants ou commerciaux nulle part. Un choix volontaire et assumé. Nous visitons nos clients effectifs ou à venir, et mettons dans la balance le contact humain, le respect de la parole, en n’hésitant pas à bousculer les codes. C’est du commerce d’homme à homme, à l’ancienne. Pour ma part, je suis une semaine par mois à l’étranger.»
Les mariages princiers du Golfe
Dire que la formule fonctionne tient du doux euphémisme. En boutiques, en hôtels de luxe et casinos, lors d’événementiels, Cristal de Paris est présent dans plus de 50 pays. Du Brésil au Moyen-Orient, en passant par le Maghreb jusqu’aux États-Unis et au Canada, pour continuer du côté de Macao et de Hong Kong. Dans sa volonté de continuer à défricher des terres commerciales, Cristal de Paris a noué de récents et fructueux contacts en Côté d’Ivoire et en Iran. Guy Ferstler l’avoue : «Nous faisons des rencontres hors normes et côtoyons des personnes très importantes. L’an passé, je conversais avec l’épouse du président ivoirien Alassane Ouattara.» Des anecdotes comme celles- ci, les deux frères «qui se partagent le monde dans leur organisation» en ont pléthore. Ils leur arrivent de décrocher des commandes extraordinaires, comme celles de mariages ou d’anniversaires princiers dans les Émirats Arabes Unis. Guy Ferstler, de préciser : «Ce sont des cérémonies à 2 000 convives !» 2002 fut décisive. L’entreprise intègre alors la pâte de verre dans sa collection et y associe du cristal transparent. Le style Cristal de Paris s’impose plus que jamais. Guy Ferstler ajoute : «Il faut souligner l’immense apport des actions de la CCI International Lorraine dans notre expansion. Leurs outils pour connaître les réglementations, les caractéristiques de tel ou tel marché, l’expertise de leur personnel sont des atouts indispensables pour nous.» Cristal de Paris pèse un chiffre d’affaires de quelque 4 millions d’euros réalisé à plus de 70 % à l’export, emploie dix-sept collaborateurs et regarde vers l’Afrique et la Chine. Avec un nouveau relais de transmission créé : Dorian, fils de Guy, a rejoint la société. Son père note : «En bas de l’échelle !» Sans doute la meilleure place pour gravir les échelons. Ce que fait depuis 46 ans, avec maestria, Cristal de Paris.
laurent.siatka