Recrutement : le grand malaise
Irrationnel ou presque ! Les difficultés de recrutement donnent des sueurs froides aux dirigeants de TPE et PME et cela dans tous les domaines d’activité et pour tous les niveaux de compétences.
«C’est l’une des principales préoccupations aujourd’hui que nos clients mettent en avant. Ils apparaissent complétement perdus face à cette donne», assure un cabinet d’avocats conseils opérant sur la région. Jugées comme temporaires il y a encore quelques temps, les difficultés de recrutement apparaissent s’enraciner dans l’écosystème entrepreneurial. Un frein à la croissance certain mais aujourd’hui difficile à lever. Face à cette donne, le ministère du Travail a annoncé la mise en place de la phase 2 de son plan de réduction des tensions de recrutement en partenariat avec Pôle emploi. 23 métiers ciblés et jugés les plus en difficultés de recrutement sont concernés : les aides-soignants, infirmiers, conducteurs routiers, services, cuisiniers notamment. Pôle emploi va renforcer les contrôles avec pour objectif de contrôler entre 300 000 et 350 000 demandeurs d’emploi dans ces métiers. «Une minorité de demandeurs d’emploi, environ 10 %, ne sont pas impliqués dans leur recherche d’emploi. Ce n’est pas acceptable», assure le ministère du Travail. La grande question est de savoir si cette politique annoncée du pistage et du contrôle est la bonne ? Un changement total de logiciel semble indispensable pour tenter d’enrayer cette spirale infernale. «Nous avons des objectifs de croissance, notre activité est bonne et nous avons un plan de recrutement massif à venir. Le problème est que nous n’avons pas de candidats qui se présentent», assure un industriel lunévillois. Centre de formation en interne, développement d’une marque employeur, travail au mieux sur les rémunérations, tout est mis en œuvre. Bilan des courses à l’instant T : cela coince toujours ! Combattre le mal est une chose mais combattre les racines du mal s’avère être beaucoup plus judicieux. Sur le papier, cela paraît simple, dans la pratique, beaucoup moins. Un changement total semble s’imposer, histoire d’éviter que le fossé ne se creuse plutôt qu’il ne se comble.