Le Garage solidaire de l’Artois s’installe à Béthune

La mobilité constitue un frein essentiel à l'insertion professionnelle. Partant de ce constat, Laetitia Lhermitte et Ludivine Wolsztyniak ont souhaité créer un garage solidaire, qui a le statut de chantier d'insertion. Il s'agit de la première étape dans la réalisation d'un pôle de la mobilité à l'échelle de l'arrondissement de Béthune.

Le Garage solidaire de l’Artois s’installe à Béthune

Ludivine Wolsztyniak et Laetitia Lhermitte se sont associées autour de cette initiative solidaire.

Le Garage solidaire de l’Artois ouvre ses portes début septembre à Béthune. Laetitia Lhermitte et Ludivine Wolsztyniak sont à l’origine de ce projet qui vise à développer la mobilité sur l’arrondissement de Béthune, frein à l’insertion professionnelle.

 

Laetitia Lhermitte et Ludivine Wolsztyniak se connaissent depuis une décennie. Les deux jeunes femmes ont travaillé dans le domaine social, assurant des prestations dans le domaine de la remise à l’emploi pour le compte d’entreprises d’insertion et d’entreprises de travail temporaire d’insertion. «Nous avons constaté pendant notre parcours qu’il existait des emplois à pourvoir, mais bien souvent peu de candidats se manifestaient du fait de problèmes de mobilité : voiture en panne  ou en mauvais état, contrôle technique dépassé… Bref, quand on solutionne les contraintes liées au déplacement, on effectue un gros pas vers l’emploi… En partant de ce constat, nous avons songé à créer un garage solidaire», explique Ludivine Wolsztyniak. Cette dernière s’est associée à Laetitia Lhermitte dans cette aventure. Elles disposent de profils complémentaires et se définissent comme étant fusionnelles. Leur initiative s’inscrit dans le champ de l’économie sociale et solidaire, optant pour le statut associatif. Deux années pleines ont été nécessaires pour concrétiser ce beau projet qui va voir officiellement le jour au début du mois de septembre. «Il ne fallait pas baisser les bras. Dans une situation de ce genre, c’est important d’être deux et de se soutenir. Les démarches d’obtention de financement prennent du temps», souligne Laetitia Lhermitte. Dans le montage, le tandem a eu recours au financement participatif via le Département et le label Propulsons, parvenant à récolter 1 250 €. Du côté de la communauté d’agglomération de Béthune-Bruay Artois-Lys romane, on a vu émerger cette initiative d’un bon œil, la structure ayant fait de l’ESS un pilier de développement économique.

Un chantier d’insertion. Le Garage solidaire de l’Artois proposera des services de réparation de voitures à destination de personnes en difficulté, c’est-à-dire ayant des revenus inférieurs ou égaux au SMIC. «Nous n’accueillerons que des clients envoyés par des prescripteurs, tels que la Mission locale, la Maison de l’emploi, le PLIE… Nous appliquerons des tarifs sociaux et nous demandons une adhésion de 10 € à ceux qui bénéficient de nos prestations», précise le duo. Dans un futur proche, l’entreprise proposera aussi des locations et ventes de véhicules. Parallèlement, des ateliers mécaniques ouverts à tous vont voir le jour, moyennant là aussi le règlement de l’adhésion. Un chef d’atelier en CDI, chargé de l’encadrement technique, et six salariés en contrat d’insertion, trois hommes et trois femmes, ont été recrutés. «Le contrat d’insertion est limité dans le temps. L’objectif est que le salarié se construise un futur, un projet professionnel pour s’insérer durablement dans le monde du travail. Quand les employés partent d’ici, ils doivent être autonomes », analyse Laetitia Lhermitte.

Le garage se situe à deux pas de la gare et il dispose d’une surface de 650 m². «Le garage en tant que tel occupe 200 m². Le reste de la surface va nous permettre d’implanter d’autres initiatives liées au développement de la mobilité. Par exemple, une auto-école solidaire devrait s’installer dans nos locaux. On souhaiterait bâtir un pôle de la mobilité», précise Ludivine Wolsztyniak. Les usagers pourront ainsi résoudre sur ce site tous les soucis ayant trait à la mobilité qu’ils rencontrent. Ils pourront aussi évoquer l’ensemble des freins psychologiques bloquant leur insertion professionnelle. Un assureur tiendra d’ailleurs des permanences afin de leur distiller des conseils.