Le Forum international de la cybersécurité relancé pour janv

La 5e édition de ce rendez-vous du FIC réunira à nouveau à Lille Grand-Palais entre 1 000 et 1 500 acteurs de la sécurité du cyberespace et les usagers de technologies numériques les 28 et 29 janvier prochains.

Après deux années de mise en sommeil, le FIC revient pour s’installer durablement à Lille.
Après deux années de mise en sommeil, le FIC revient pour s’installer durablement à Lille.

 

Après deux années de mise en sommeil, le FIC revient pour s’installer durablement à Lille.

Après deux années de mise en sommeil, le FIC revient pour s’installer durablement à Lille.

Un événement de retour dans le Nord-Pa s – d e – Calais avec toutefois un petit changement dans son appellation. Le “Forum international de la cybercriminalité” devient le “Forum international de la cybersécurité”. Il faut y voir un élargissement du débat autour de la sécurisation des technologies numériques. “On passe d’une problématique défensive sous un angle de menace, qui n’est qu’un aspect du sujet et qu’il faut, bien sûr, prendre en compte, à une problématique de cybersécurité qui implique la confiance numérique sous l’angle de toutes les opportunités que le cyberespace permet”, explique Guillaume Tissier, directeur général Compagnie européenne d’intelligence stratégique (CEIS), une structure parisienne également implantée à EuraTechnologies. Un “changement dans la continuité” car ce forum né en région, dont les quatre premières éditions se sont déroulées à Lille, revient pour s’installer durablement dans la capitale nordiste après deux années de “mise en sommeil”. C’est la gendarmerie nationale qui a été à l’origine en 2007 de ce forum financé à hauteur de 80% par l’Union européenne. Mais, en 2010, Bruxelles a décidé de retirer son financement. “On s’est retrouvés sans soutien financier et nous ne l’avons su qu’au dernier moment”, fait savoir le général Marc Watin- Augouard. Des acteurs, que le délégué du FIC auprès de la gendarmerie nationale appelle des “prédateurs”, se sont empressés de récupérer l’événement en organisant en 2011 une édition du FIC à Paris. Edition qui a profondément déplu au général Marc Watin-Augouard lequel a martelé que le FIC restera à Lille “tant que je serai là”. La gendarmerie nationale, le Conseil régional ont décidé cette année de “reprendre les choses en main”, confiant l’organisation du FIC à CEIS et à EuraTechnologies, pôle d’excellence lillois des TIC. La 5e édition se tiendra bien à Lille Grand-Palais les 28 et 29 janvier 2013. De 2007 à 2010, le FIC a connu une certaine montée en puissance avec un nombre de participants en progression, passant de 500 à 2 500. Pour la 5e édition, les organisateurs ont mis la barre à 1 500 participants. Ces derniers sont des experts de la sécurité informatique, des collectivités territoriales, des entreprises propriétaires et gestionnaires d’infrastructures numériques mais aussi de simples “usagers”. L’objectif étant de “décloisonner le sujet” pour favoriser un dialogue entre experts et non-experts. Car, ainsi que le fait remarquer Rémy Pautrat, conseiller auprès du président du CEIS, l’insécurité de l’espace numérique “nous concerne tous”, évoquant le chiffre de 40% des courriels en France qui seraient des “pourriels”, c’est-à-dire des courriers électroniques non sollicités (spams) et bien souvent malveillants. La cybersécurité c’est aussi un enjeu économique. Rémy Pautrat affirmant qu’à l’échelle internationale la compétition “se structure désormais autour de la connaissance et de l’information”. Mais aussi un enjeu de souveraineté nationale car les Etats eux-mêmes redoutent les cybercriminels, capables de provoquer la paralysie de tout un pays par des attaques sur des systèmes informatiques gérant les réseaux d’électricité, d’eau, etc. L’an dernier, des attaques informatiques ont visé le ministère français de l’Economie et des Finances. Depuis 2007, l’Estonie est régulièrement la cible d’attaques attribuées aux cybercriminels russes. Des escroqueries sur visa perpétrées par des hackers ont été signalées au Canada. D’où le caractère international du FIC avec, pour cette édition, plusieurs délégations étrangères invitées.
La préparation actuellement en cours du FIC 2013 passe aussi par un observatoire permanent dénommé Observatoire FIC (voir encadré), lequel est en création. Dès la rentrée sont prévues des manifestations sous la forme de petits déjeuners ciblés à chaque fois sur un thème et destinés à recueillir des contributions pour alimenter le contenu du forum. Il est déjà question de retard qu’accuse l’Europe dans le domaine de la signature électronique.
Le “dense” programme du FIC 2013 s’articule autour de séances plénières et d’une quarantaine d’ateliers-débats sur des thématiques liées à la gouvernance du cyberespace, aux infrastructures sensibles (exemple : les datacenters) et à leurs opérateurs que sont les grandes entreprises et les PME. Les ateliers-débats portent aussi sur les problématiques qui sont celles des acteurs publics, notamment les risques et opportunités de la e-santé, la construction et la sécurisation de réseaux d’informations stratégiques. Figurent également au programme des démonstrations techniques sur un espace “salon”, des discussions autour de problématiques de formation et des visites de locaux d’entreprises leaders dans le domaine de la cybersécurité. Le 12 juillet dernier, à la présentation du programme à EuraTechnologies, de futurs participants au FIC, dirigeants de PME, ont évoqué le caractère souvent généraliste et peu pragmatique des sujets abordés à “ce genre de forum”. “Une telle manifestation c’est toujours un compromis entre le besoin de professionnalisation et d’approfondissement pour un certain nombre d’acteurs connaissant déjà ces questions et le besoin de sensibilisation d’acteurs qui découvrent ces questions, explique Guillaume Tissier. Nous essayons de positionner le curseur au bon endroit. C’est pourquoi sont prévus des ateliers orientés vers la sensibilisation et des ateliers destinés aux professionnels de ces questions.”