Le Fonds Lorrain de Consolidation réactivé
Le Fonds Lorrain de Consolidation (FLC), lancé suite à la crise financière de 2008 pour aider les entreprises à renforcer leurs fonds propres, était en cours de démantèlement. La crise actuelle a amplifié sa nécessaire réactivation. Géré par les équipes du groupe ILP, cet outil s’affiche comme une future bouteille d’oxygène pour les entreprises en manque de capitalisation.
FLC pour Fonds Lorrain de Consolidation ! Il était en phase d’être démantelé avant la fin de l’année, c’était sans compter les impacts actuels (et surtout futurs) de la crise sanitaire du Covid-19 et les alertes de François Werner, le président du groupe ILP et de Jacques-Philippe Chevalier, le président actuel du FLC. «Dès le départ quand j’ai pris la présidence du groupe ILP (Institut Lorrain de Participation), en septembre 2017, et quand Jacques-Philippe Chevalier a pris celle du FLC l’an passé, nous nous sommes dits que cela saurait été une erreur de le débrancher», assure François Werner. Ils semblent que les deux hommes aient eu le nez fin ! Initié par l’ILP dès 2008 avec l’appui de l’État, de la région Lorraine (à l’époque) et de Bpifrance, le FLC a été créé en novembre 2010. Il rassemble à son capital l’exécutif régional, BpiFrance, l’ensemble des forces vives du développement économique à l’image de gros industriels et le réseau consulaire avec l’ensemble des Chambre de commerce et d’industrie de la région. «C’était l’un des outils pour faire face aux conséquences de la crise des subprimes. Son objectif était de renforcer les fonds propres des PME régionales ayant de bons fondamentaux mais fragilisées par des difficultés conjoncturelles. Ce fonds a permis à bon nombre de faire face à des accidents de parcours et permettre aux entreprises de passer la vague», explique Jacques-Philippe Chevalier. Les résultats se veulent probants !
Vigilance sur les critères d’investissement
Grâce à l’activation de ce fonds, près de 2 500 emplois ont pu être préservés. L’ADN premier demeure et les tickets d’intervention seront adaptés et devraient osciller entre 150 000 et 500 000 €. Ce fonds a pour vocation d’accompagner des PME, ayant fait la preuve de leur modèle économique mais qui sont affectées par un problème conjoncturel. Le fonds n’interviendra que dans les PME du territoire dont les difficultés financières sont liées à la crise du Covid. Elles devront démontrer la viabilité de leur modèle économique avant cette crise et des perspectives d’un retour à la croissance. «Nous serons très vigilant sur le respect des critères d’investissements et l’équipe du groupe ILP saura tendre la main à des entrepreneurs talentueux qui connaissent une difficulté passagère», assure Jacques-Philippe Chevalier. La crise du Covid-19 a eu pour conséquence une mobilisation générale pour une réelle réactivation du FLC. «Tout le monde, la région Grand Est, la Bpi et les CCI du territoire ont vu l’intérêt de continuer le FLC», assure François Werner. Tous les acteurs demeurent autour de la table. À côté des différents outils financiers défensifs mis en place depuis le début de la crise sanitaire liée au Covid-19, à l’image des fameux PGE (Prêts Garantis par l’État), le FLC s’affiche comme une nouvelle sentinelle financière version recapitalisation. «Dans quelques mois, d’ici à la fin de l’année, certaines entreprises, qui ont fait appel au PGE pour renforcer leur trésorerie, auront besoin de trouver un nouvel appel d’air pour continuer leur reprise et relance. C’est là que le FLC pourra intervenir. Il permettra de leur redonner une bouffée d’oxygène pour leur permettre de continuer à avancer. C’est en multipliant la diversité des modes de financement que nous sauverons nos PME et leurs emplois durement touchés par la crise», assure le président de l’ILP. Une bouffée d’oxygène notamment en matière d’investissement productif pour continuer d’être bien présent, et solidement, sur le marché.
Emmanuel VARRIER
Un bon fonds…
9 200 K€ investis dans une vingtaine de sociétés régionales consolidant ou créant 2 223 emplois. Bilan affiché du FLC post-Covid. Prévue initialement pour une durée de douze ans, le FLC était en période de désinvestissement et de liquidation. Sa réactivation du fait de la crise sanitaire a semblé opportune pour l’ensemble des actionnaires. Le FLC dispose de plus de cinq millions de capacité d’investissement.