Le financier est important, mais n'est pas tout dans la transmission d'entreprise

C'est le point que souligne Philippe Kuhn, directeur du marché entreprises Caisse d'épargne Nord France Europe (CENFE). Il évoque les nombreux enjeux de la transmission d'entreprise à l'occasion de la journée qui y est spécialement consacrée, le 16 octobre prochain.

Philippe Kuhn, 51 ans, est devenu, en février dernier, directeur du marché entreprises et membre du comité exécutif de la Caisse d’épargne Nord France Europe.
Philippe Kuhn, 51 ans, est devenu, en février dernier, directeur du marché entreprises et membre du comité exécutif de la Caisse d’épargne Nord France Europe.

 

Philippe Kuhn, 51 ans, est devenu, en février dernier, directeur du marché entreprises et membre du comité exécutif de la Caisse d’épargne Nord France Europe.

Philippe Kuhn, 51 ans, est devenu, en février dernier, directeur du marché entreprises et membre du comité exécutif de la Caisse d’épargne Nord France Europe.

La Gazette. Vous êtes en charge du marché entreprises auprès de la Caisse d’épargne Nord France Europen avec près de près de 1 600 clients en Nord-Pas-de-Calais. Pourquoi organiser cette journée de la transmission d’entreprise le 16 octobre prochain ?

Nous sommes, à la Caisse d’épargne, très bien positionnés sur le marché des particuliers et des professionnels, comme les artisans par exemple. Nous sommes également très présents dans l’économie sociale mais pas assez sur le marché des entreprises, alors que nous pouvons leur apporter beaucoup. Nous souhaitons être présents à toutes les étapes de la vie des sociétés et c’est évident que la transmission n’est pas la moindre des étapes.

On estime aujourd’hui qu’il y a 60 000 reprises chaque année en France. Quels conseils donneriez-vous aux repreneurs d’entreprise ?

Je dirais d’abord et essentiellement bien s’entourer. La solitude du chef d’entreprise est une réalité et il faut être correctement conseillé (expert-comptable, notaire, banquier éventuellement, etc.). Ensuite, j’aurais tendance à souligner, et cela sera l’objet de mon intervention le 16 octobre, de travailler beaucoup l’aspect non financier. C’est un financier qui vous parle pourtant, mais bien choisir sa cible, son marché, son secteur, être capable de voir quelle plus-value on peut apporter ainsi qu’étudier son environnement économique, cela compte énormément pour faire une bonne reprise.

Par ailleurs, quelles seraient vos recommandations pour les cédants d’entreprise ?

Il me paraît également important d’être bien conseillé. L’accompagnement est primordial, mais il doit pas être trop court − car, sinon, la transmission n’a pas lieu − et pas trop long, parce que les deux personnalités des entrepreneurs (l’ancien et le nouveau) peuvent s’entrechoquer. Je rajouterais que les cédants doivent préparer bien plus en amont leur transmission, en particulier au niveau fiscal, en travaillant parfois des années en avance.

Y a-t-il une actualité particulière concernant la transmission et la cession d’entreprise ?

J’aurais tendance à penser qu’il y aura davantage de transmissions d’entreprise dans les années à venir. Cependant, tout le monde annonçait un grand marché de la transmission, selon des critères démographiques, mais l’explosion n’est pas venue. La transmission d’entreprise n’est pas un exercice facile, y compris au sein d’une même famille, et le fait de ne pas la préparer assez peut être une raison (mais pas la seule, bien sûr) de la disparition de l’entreprise. D’où l’importance de préparer un solide de projet, prenant en compte l’homme, les compétences et le marché, pas seulement l’aspect financier.