Le diktat du freelancing...
Qu’est-ce qu’une entreprise aujourd’hui ? La question apparaît pleinement se poser. Du côté des réponses, elles sont loin d’être faciles à trouver.
La hausse quasi frénétique de la création d’entreprise un peu partout dans l’Hexagone, et notamment dans la région où la hausse annuelle (entre le 3e trimestre 2020 et le 2e trimestre 2021) atteint les 35,1 % soit cinq points de plus que la moyenne nationale, laisse présager que l’entrepreneuriat a le vent en poupe. Un vent, certain mais un vent nouveau. La grande majorité de ces créations d’entreprises sont le fait de micro-entrepreneurs. Des entrepreneurs en solo créant pour la plupart leur propre emploi après avoir subi de plein fouet les dommages collatéraux de la crise sanitaire. La quête de sens, le besoin de s’émanciper, d’être libre professionnellement grâce à l’aventure entrepreneuriale sont souvent mis en avant comme des raisons frôlant l’existentiel, voire même le métaphysique chez certains. Pas faux, mais cet engouement actuel pour l’entrepreneuriat prend sa source également dans des strates plus structurelles et conjoncturelles. Près de quatre millions de professionnels indépendants sont aujourd’hui répertoriés dans l’Hexagone et leur nombre augmente crescendo et la nouvelle vague de micro-entrepreneurs sur le marché nourrit ce que certains nomment le «freelancing». La digitalisation des activités portée à son apogée à l’occasion de la crise sanitaire, la transformation et la flexibilisation des organisations et aujourd’hui les difficultés de recrutement que rencontrent bon nombre d’entreprises vont faire littéralement exploser ce recours de plus en plus constant à ces professionnels en freelance. Disponibles, flexibles, experts (logiquement) dans leur domaine, les responsables de ressources humaines les adorent ! L’entrepreneuriat aujourd’hui en vogue nourrit cet écosystème d’indépendants. On est loin de la vision première de l’entrepreneur. Une tendance de fond qui se confirme de jour en jour dans tous les secteurs d’activité. La création d’activité est certaine, celle d’emplois pérennes sur les territoires, beaucoup moins.