Le digital, une nécessité pour les entreprises
Il y a un an, Facebook et la Région Hauts-de-France signaient un partenariat inédit pour accélérer la digitalisation du territoire, tant au niveau des entreprises que des citoyens ou des institutions. Près de 7 300 TPE-PME ont d’ores et déjà été formées aux outils digitaux.
C’est au Tripostal de Lille qu’a eu lieu la première étape française du programme mondial «Facebook Community Boost», lancé par Mark Zuckerberg début 2018. L’objectif est clair : former 65 000 personnes en France aux compétences digitales, à travers huit dates en Europe. Facebook accompagne déjà les TPE-PME à travers plusieurs programmes de formations – notamment «Boostez votre business» – et a tissé des liens étroits en Auvergne-Rhône-Alpes ainsi qu’en Hauts-de-France avec le partenariat spécifique «Boostez votre région». «Il y a une histoire ici. L’accessibilité numérique est un enjeu considérable pour les entreprises, mais aussi les associations, les collectivités ou encore les institutions. Nous voulons ici réunir des acteurs pour un effet de levier», a tenu à rappeler Laurent Solly, vice-président Europe du Sud de Facebook. À EuraTechnologies, le géant du réseau social a ainsi accompagné plus de 500 développeurs et a aussi organisé des événements à Roubaix, Amiens, Arras, Fourmies, Beauvais et Lille. Cette première édition de «Boost numérique», du 5 au 7 juin au Tripostal a été articulée autour de cinq thématiques : TPE/PME et start-up, carrières et emploi, le numérique en famille, associations et vie locale, entrepreneuriat et leadership au féminin. Trois jours d’échanges et de réflexion pour comprendre que le numérique, au-delà d’une simple présence sur les réseaux sociaux, est un moyen de développer son activité.
«Le digital n’est pas réservé aux start-up»
«N’attendez pas pour créer votre communauté»
Surtout, le numérique s’adresse à tout type d’entreprise, loin des clichés des start-up. À l’image de Tissus Papi, pépite familiale créée à Roubaix en 1957, qui achète et vend des tissus. Elle réalise la majorité de son chiffre d’affaires avec les particuliers et a pris le virage du numérique en 2012. «Certes, la boutique n’a presque pas changé depuis son ouverture en 1981, mais, dès 2012, nous avons mis en place une stratégie digitale par les réseaux sociaux (Facebook, Instagram, Twitter, ndlr) et ouvert un site marchand en 2013 qui compte aujourd’hui près de 1 800 références. Grâce aux réseaux sociaux, on raccourcit les distances avec nos clients», explique Jean-Charles Huvelle, directeur marketing et petit-fils du fondateur, Gaetano Ferrante. Antoine Leuleu, fondateur de Golf at Home (vente de matériel d’entraînement de golf à la maison) a bénéficié de son côté de la formation dédiée aux TPE et PME mais n’a pas attendu pour communiquer sur ses produits. «Facebook est un vrai levier de communication à moindre coût. Il n’y a pas de mauvais moments pour créer une page Facebook, il n’y a que des mauvaises raisons», estime le fondateur du site. Alors, certes, il rappelle non sans humour que «les like, ce n’est pas la vie», mais estime tout de même que 60% de son chiffre d’affaires provient de ses posts sur le réseau social.
S’il y a bien un conseil que tous ces entrepreneurs n’ont cessé de rappeler durant la table ronde : ne pas attendre pour se lancer sur les réseaux sociaux. Jimmy Devemy, cofondateur du Court Circuit, site en plein boom d’achats de produits locaux via des points relais, en mesure toute la portée : «Nous avons aujourd’hui 17 000 personnes qui nous suivent sur Facebook, mais, avec le recul, nous aurions dû créer notre page avant la mise en ligne du site. Pendant un an, nous avons rencontré des acteurs locaux, on avait plein de choses à raconter, nous aurions pu créer notre communauté bien avant. Si je peux donner un conseil : ne pas attendre pour se lancer !» Natasha Morsa-Halas, fondatrice de Coding and Bricks au Touquet, a quant à elle bénéficié des compétences d’une étudiante de Skema Business School pour accompagner sa stratégie digitale : «30% de mes clients viennent de mes campagnes sur Facebook», estime-t-elle.
Poursuivre sur la lancée
Dans la lignée du partenariat déjà établi avec Facebook, la Région va recruter cinq ambassadeurs numériques, que ce soit dans les entreprises, les musées ou les associations. «Nous avons été la première Région à signer un partenariat avec Facebook. Depuis un an, cela représente 11 000 heures de formation et plus de 2 500 offres d’emploi. Le digital n’est pas réservé aux start-up, c’est un enjeu de faire comprendre que ce n’est plus une option mais une nécessité», a rappelé Guillaume Delbar, vice-président en charge de la rénovation urbaine, du logement, de l’innovation numérique et sociale et maire de Roubaix.