Initiatives

Le Département de la Somme poursuit son engagement en faveur d’une alimentation locale

Engagé depuis 2012 dans une démarche d’approvisionnement local de qualité pour ses 66 collèges, le Département de la Somme poursuit son action, encouragé par l’entrée en vigueur en janvier dernier de la loi Egalim.

Le Département s’est fixé comme objectif de tripler ses approvisionnements locaux. (c)Pixabay
Le Département s’est fixé comme objectif de tripler ses approvisionnements locaux. (c)Pixabay

« Nous ne sommes plus sur de la cantine, mais véritablement sur de la restauration scolaire », souligne Virginie Caron-Decroix, vice-présidente du Conseil départemental de la Somme, chargée de la Jeunesse et des collèges. Elle poursuit en évoquant la mise en place, dès 2012, de la plate-forme Somme produits locaux, initiative désormais régionale sous l’appellation Approlocal. 

« Cet outil est né de la volonté du Département de commander des produits locaux pour offrir aux collégiens une restauration de qualité, de développer les circuits courts, de proposer une juste rémunération aux producteurs et de les accompagner dans la diversification de leurs productions. »

Une démarche ancienne qui a permis à la collectivité de s’adapter sans mal à l’entrée en vigueur en janvier dernier de la loi Egalim. Ce texte prévoit, notamment, la montée en gamme de la restauration collective publique avec un minimum de 50% de produits de qualité dont 20% issus de l’agriculture biologique. 

En 2020, les achats en circuits courts représentaient, pour le Département de la Somme, plus de 329 000 euros. Un chiffre appelé à monter en puissance. « Nous sommes dans une dynamique très forte, puisqu’entre janvier et avril 2022, nous étions déjà à 446 000 euros », précise Virginie Caron-Decroix.

La loi Egalim s’applique à toute la restauration collective publique. (c)Pixabay

Une démarche ancienne

Pour accompagner ce changement, la collectivité a intégré un chef de cuisine au sein de la direction des collèges. Agissant en qualité de technicien de restauration et désigné comme "locavore", il a organisé la démarche, épaulé par les équipes du Conseil départemental. « Nous avons intégré depuis deux autres chefs de cuisine pour guider les chefs dans les achats et l’organisation de ceux-ci. Il y a eu un vrai retour positif, tout le monde a adhéré à la démarche. Finalement, la loi Egalim n’a fait qu’accélérer la volonté du Département », pointe Virginie Caron-Decroix.

Pour fluidifier l’organisation, des commandes groupées ont été mises en place, permettant des livraisons sur un même secteur et le partage des productions, y compris de la viande. « Cela offre la possibilité à chacun de s’y retrouver, y compris le producteur », poursuit-elle. 

Le plus complexe a été de faire coïncider l’offre des producteurs et les besoins des chefs de cuisine. Mais le travail effectué par les "locavores", les directions de l’Agriculture et des collèges ainsi que la Chambre d’agriculture a permis de nouer des liens durables entre les 66 collèges du Département et les 83 producteurs engagés dans la démarche.

Continuer à développer les filières

Dès 2024, la loi Egalim prévoit d’effectuer ce même travail de montée en gamme sur la viande et le poisson, en obligeant les collectivités à se fournir à 60% localement. « Sur la viande, nous sommes très avancés. Et nous travaillons avec la Chambre d’agriculture et Bio des Hauts-de-France qui accompagnent les producteurs dans leur démarche de labellisation et d’adaptation à la restauration collective », détaille Virginie Caron-Decroix qui note une « vraie volonté des producteurs locaux à s’adapter à ces nouveaux marchés ».