Le Crif déplore une "inversion accusatoire" visant les juifs

Le président du Crif Yonathan Arfi s'est inquiété d'une "terrifiante inversion accusatoire" visant les juifs après l'attaque du Hamas contre Israël du 7 octobre, dimanche en ouverture d'une convention annuelle empreinte d'inquiétude face...

Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Yonathan Arfi lors d'une conférence de presse à Paris le 25 octobre  2023 © EMMANUEL DUNAND
Le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) Yonathan Arfi lors d'une conférence de presse à Paris le 25 octobre 2023 © EMMANUEL DUNAND

Le président du Crif Yonathan Arfi s'est inquiété d'une "terrifiante inversion accusatoire" visant les juifs après l'attaque du Hamas contre Israël du 7 octobre, dimanche en ouverture d'une convention annuelle empreinte d'inquiétude face à la résurgence des actes antisémites. 

"C'est une perversion à laquelle notre histoire nous a largement habitués", a déploré le président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), en soulignant qu'Israël, "victime de l'attaque la plus violente de son histoire" se retrouve "en position d'accusé". 

Mais Israël est une démocratie" et "comme les Etats-Unis en 2001, comme la France en 2015, elle se défend comme une démocratie", a-t-il ajouté. 

Comme les autres intervenants, il a déploré la hausse des actes antisémites (1.518 depuis le 7 octobre) qui représentent "l'équivalent de trois fois ceux recensés en 2022".

Tout en remerciant le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin pour son "action au cours des six dernières semaines" contre ces actes antisémites, il a à mots voilés critiqué l'absence du chef de l'Etat de la marche du 12 novembre, qui "était aussi une marche pour l'unité de notre pays".

"Nos policiers vous protègent et continueront à le faire tant qu'il y aura un juif menacé", a répondu Gérald Darmanin, qui a prononcé le discours de clôture de la journée.

Estimant que "les actes antisémites ne sont pas commis seulement contre les juifs mais contre l'idée même qu'on se fait de la France, de la démocratie", il a souligné l'"histoire particulière dans notre pays" de l'antisémitisme, depuis le "mensonge d'Etat de l'affaire Dreyfus" jusqu'aux "enfants suppliciés de la cour d'école de Toulouse" en 2012.

"Comme ministre de l'Intérieur et comme Français non-juif, je sais que c'est mon devoir de dénoncer l'antisémitisme car la cause des juifs est la cause de la France", a-t-il assuré.

Le ministre de l'Intérieur, qui s'exprimait après la présidente de la région Ile-de-France Valérie Pécresse, a aussi souligné qu'"aucune religion n'est incompatible avec la République" et que "les musulmans ne sont pas des ennemis qui ourdissent des complots".

"Il ne suffit pas de parler sur France Inter pour avoir le talent de Pierre Desproges", a-t-il également lancé, en allusion à une chronique controversée de l'humoriste Guillaume Meurice.

Dans la matinée le président israélien Isaac Herzog, qui s'exprimait par vidéo, avait jugé "particulièrement perturbants" les actes antisémites commis en France, où vit la plus grosse communauté juive d'Europe avec un demi-million de personnes environ.

Cette 13e convention nationale du Crif, intitulée "après le 7 octobre, comment défendre les démocraties", se tenait sous haute protection policière.

En ouverture de la journée, l'ancien président d'Israël Reuven Rivlin a allumé une bougie en mémoire des victimes du 7 octobre, avant la diffusion des portraits des otages du Hamas.

Plusieurs élus étaient présents et diverses tables rondes organisées, telles que "l'islamisme est-il un totalitarisme ?", "2027, le pire est-il certain ?" ou encore "face aux tragédies, les artistes peuvent-ils se taire?"

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