Le SOS de l'économie de proximité mosellane
Ce vendredi 20 novembre, à Metz, l’écosystème économique local se mobilise pour la défense des commerces et des entreprises, malmenés par la crise sanitaire. A l’initiative de l’Union des Entreprises 57, le mouvement se veut pacifique et respectueux des gestes barrières. Il va cristalliser un cri d’alarme palpable. Au-delà des mesures immédiates pour sauvegarder ces entités, c’est toute une réflexion sur leur avenir dans l’après Covid qui va s’animer.
C’est un fait. Dans le contexte d’une crise sanitaire sans précédent, doublée d’une tempête économique s’annonçant, les constats remontent du terrain, auprès des fédérations et organismes professionnels. Ils témoignent d’une déception, d’une inquiétude, d’un désespoir. Beaucoup de gérants d’entreprises, de commerces de proximité affichent leur lassitude, leur ras-le-bol, certains se disant à bout. Quand la crise prend des accents de détresse humaine. C’est tout le sens de l’initiative de l’Union des Entreprises 57. Ce vendredi 20 novembre, de 10 h à 12 h, elle donne rendez-vous, place de la Préfecture de Metz, aux commerçants de centre-ville et alentours, petites, moyennes et grandes surfaces, concessions automobiles, entreprises manufacturières, coiffeurs et salons de beauté, patrons de TPE/PME… Objectif : sensibiliser aux difficultés de ces forces vives territoriales en termes économique, mais aussi vecteur de lien social. L’UE57, dans son communiqué, dresse une série de statistiques, avec ce constat : ” Aucune information statistique précise n’existe, selon laquelle le commerce serait générateur de contamination ou de cluster, contrairement aux Ehpad, établissements de santé, pénitentiaires, sociaux, milieu familial élargi, scolaire et universitaire.”
Penser à l’après
Le mouvement entrepreneurial pointe du doigt le développement de l’activité dissimulée. Dixit l’UE57 : « Certains, bénéficiant des dispositifs d’activité partielle, en profitent pour travailler au « noir ». Ils sont financés par nos impôts, charges et taxes, mais ne contribuent pas au reste de l’économie – et dans quelles conditions sanitaires ? » Concrètement, l’UE57, qui sera reçue en délégation par le préfet Laurent Touvet, liste une série de mesures d’urgence : la réouvertures des commerces, avec éventuellement des mesures sanitaires spécifiques, 8m² au lieu de 4m² par client, un système de rendez-vous, des plages horaires étendues ou décalées entre commerces. L’UE57 monte au créneau : « En attendant la décision du gouvernement, les maires de Moselle sont invités à prendre des arrêtés autorisant les commerçants à ouvrir leurs magasins. Ces arrêtés seront cassés par le préfet, mais ce sera autant d’oxygène pour les commerçants. » La question cruciale, en plein cœur du second confinement, est la date de réouverture des commerces. L’UE57 interroge : « Comment s’organiser sans date ferme ? Une ouverture demande de la préparation, de l’organisation (…). ” Avec cette crainte exprimée : « Retarder l’ouverture des magasins à décembre, c’est augmenter d’autant le risque sanitaire. Pour les cadeaux de Noël en décembre, ce sont deux mois d’activité concentrés sur quelques jours seulement. » Enfin, une lisibilité de date d’ouverture est aussi demandée pour les restaurants, les hôtels et les salles de sport. Le rassemblement de ce vendredi 20 novembre est donc à plusieurs entrées : gérer l’immédiat et l’urgence, mais aussi actionner les leviers qui vont permettre à la sphère économique mosellane et à son tissu de TPE et de commerces de traverser les semaines et mois à venir. Ce seront les prémices du rebond. Avec en filigrane, une mutation d’ampleur dans le quotidien de cette économie de proximité, primordiale à la vitalité des territoires. Ici, comme ailleurs, la condition de la réussite passe par un leitmotiv : jouer collectif.