Le conseil national des greffiers fait le bilan de 2024 des entreprises en Seine-Maritime
Le conseil national des greffiers des tribunaux de commerce a fait le bilan 2024 des entreprises en Seine-Maritime, avec son partenaire XERFI.

7 642 immatriculations d'entreprises
En 2024, la Seine-Maritime a enregistré 7 642 immatriculations d’entreprises, en hausse de 9,8 % par rapport à 2023. Le commerce arrive en tête (21,5 %), suivi de l’immobilier (15,9 %) et des services aux entreprises (13,1 %). Par rapport à la région et à la France, le commerce est surreprésenté dans le département. L’information-communication est le secteur le plus dynamique (+43,3 %), tandis que l’enseignement-santé-action sociale recule (-4,1 %). La location de biens immobiliers domine les immatriculations (14,5 %), bien qu’elle représente une faible part du stock d’entreprises.
Hausse modérée des radiations
Avec 4 101 radiations enregistrées en 2024, la Seine-Maritime affiche une hausse modérée de 1,4 % sur un an, bien en deçà de la moyenne nationale (+9 %). Le commerce reste le secteur le plus concerné (24,7 % des cas), suivi de l’immobilier (13,8 %) et du conseil aux entreprises (11,2 %). Ces trois secteurs concentrent près de la moitié des radiations départementales, un profil similaire à celui de la région.
Parmi les hausses notables, le commerce enregistre +26,3 %, suivi par les activités financières (+21,5 %). À l’inverse, les radiations dans l’immobilier chutent de 42,5 %.
Côté activités, les plus touchées sont la location de biens immobiliers, les services postaux, et la location de logements, qui totalisent à elles seules 17,4 % des fermetures. La vente à distance explose : +81,3 % pour les catalogues généralistes et +33,7 % pour les spécialisés.
Le secteur de la construction,
le plus concerné par les injonctions de payer
En 2024, les entreprises de la Seine-Maritime ont eu largement recours à l’injonction de payer pour recouvrer des créances impayées. Cette procédure rapide est un indicateur utile de la santé économique du territoire.
Le secteur de la construction est le plus concerné (24,1 % des cas), suivi par le commerce (16,1 %) et l’industrie (16 %). Les très petites entreprises sont en première ligne : près de la moitié des décisions concernent des structures de moins de 10 salariés.
Côté statuts juridiques, les SAS arrivent largement en tête (56,3 %), devant les SARL (31,8 %). Les sociétés plus jeunes ne sont pas les seules concernées : les entreprises visées par une injonction ont en moyenne 13,6 ans d’existence, avec des dirigeants âgés de 47,8 ans.
La procédure reste efficace : près de 72 % des demandes sont totalement acceptées par le tribunal.
Forte augmentation des entreprises en difficulté
En 2024, 17 457 entreprises ont été détectées comme étant en difficulté économique dans le département, contre 7 695 en 2023. Cela représente une augmentation de 126,9 % en un an.
Malgré cette progression marquée, le recours aux dispositifs de prévention reste très limité. Seules 26 entreprises ont été reçues au titre de la prévention des difficultés, contre 28 en 2023, soit une baisse de 7,1 %. Le taux d’étude des entreprises reçues en prévention tombe ainsi à 0,1 %, en recul de 0,3 point sur un an.
La nature des saisines évolue : en 2024, 23 convocations ont été initiées suite à des informations internes, contre une seule l’année précédente. Ces convocations représentent désormais un tiers des dossiers traités. Les demandes spontanées des dirigeants, en hausse de 43,8 %, constituent les deux tiers restants.
Concernant l’issue des entretiens préventifs, la conciliation reste largement privilégiée, avec 87,9 % des cas. Par ailleurs, les ouvertures de procédure ont augmenté de 57,1 % par rapport à l’année précédente.
1 049 procédures collectives ouvertes
En 2024, 1 049 procédures collectives ont été ouvertes en Seine-Maritime. Le commerce est le secteur le plus touché (24,9 %), suivi par la construction (19,6 %) et l’hébergement-restauration (17,6 %). Ces proportions sont légèrement supérieures aux moyennes régionale et nationale, où ces trois secteurs arrivent également en tête.
Parmi les hausses marquantes entre 2023 et 2024, l’enseignement, la santé et l’action sociale enregistrent une progression de 100 %, tandis que l’ensemble des procédures collectives a crû de 41,2 % dans le département, bien au-delà de la hausse nationale (+17,4 %).
La restauration rapide est l’activité la plus représentée dans les procédures (8,6 %), devant la restauration traditionnelle et la maçonnerie. D’autres secteurs comme la coiffure, les débits de boissons ou les commerces alimentaires sont également concernés.
Enfin, 42,3 % des entreprises concernées par une procédure avaient moins de cinq ans d’existence, une part légèrement supérieure à la moyenne nationale.
Les hommes majoritaires
chez les chefs d'entreprise
En 2024, en Seine-Maritime, les hommes représentaient 65,5 % des dirigeants d'entreprises nouvellement immatriculées, avec un âge moyen de 40 ans. Les femmes, moins nombreuses, étaient en moyenne légèrement plus âgées (40,7 ans contre 39,7 ans pour les hommes).
Concernant les radiations, les hommes restaient majoritaires (68,8 %) et plus âgés que dans les immatriculations, avec une moyenne de 51,6 ans contre 51,3 ans pour les femmes. Là encore, la majorité des dirigeants radiés étaient français (91,5 %), suivis notamment par les Algériens et les Marocains.
Pour les ouvertures de procédures collectives, les hommes représentaient 77,1 % des dirigeants concernés. L’âge moyen des dirigeants dans ces situations était de 45,7 ans dans le département, légèrement inférieur à la moyenne nationale. Les dirigeants français constituaient 84,7 % du total, suivis des nationalités marocaine, algérienne et tunisienne.
Ces données révèlent une surreprésentation masculine dans la création, la fermeture et les difficultés d’entreprises, avec une présence très majoritaire de dirigeants français.