Le commerce se réinvente et passe au «tout-connecté»
Du 21 au 23 octobre à Lille Grand-Palais, 9 000 visiteurs ont pu découvrir les mutations des pratiques commerciales grâce aux technologies numériques.
Pour y accéder, il fallait un e-badge (e-carte) contenant une technologie RFID. Le #VAD.Conext a affiché son caractère «connecté» dès l’accueil. Plus qu’un simple billet d’entrée, le badge comporte un code qui permet au visiteur de collecter de l’information sur le salon et de retrouver cette information sur le site internet de l’événement. «Le salon est vraiment à l’avant-garde», fait savoir Stéphane Hue, un responsable de GL Events, leader de l’événementiel partenaire à l’organisation. Le salon se métamorphose. Le #VAD.Conext, ex-salon de la VAD e-commerce (cf. La Gazette n° 8594 du 5 au 11 octobre 2013) tente de marcher du même pas que le commerce traversé par des évolutions à l’origine desquelles se trouvent les technologies numériques. Evolution aussi de la sémantique. Aux précédentes éditions de ce même salon, il était abondamment question de «e-commerce». Mardi dernier, à l’inauguration de la 17e édition, ce terme a été à peine prononcé : «e-commerce» a cédé la place à «commerce connecté».
Un des points névralgiques du salon, l’espace Connected Innovation Village. Une vingtaine de start-up du pôle EuraTechnologies ainsi que le pôle Picom ont exposé les technologies qui transforment les pratiques commerciales. Phocéis, agence mobile et digitale à Villeneuve-d’Ascq, a présenté une application de liste de course collaborative dont la mise à jour se fait en temps réel. La même start-up a développé une application de lutte contre le gaspillage alimentaire. Une caméra et un algorithme de reconnaissance permettent de lancer des alertes à l’approche de la date de péremption du produit. L’application propose même une recette de cuisine pour éviter de jeter le produit. Le projet SmartStore d’Idées-3Com (créateur 3D à Roubaix), en partenariat avec la marque Newfeel de Decathlon, propose des choix de personnalisation d’articles, en l’occurrence des sacs. «Le but c’est vraiment de mettre l’utilisateur au cœur du processus de conception», explique un responsable d’Idées-3Com. Dès l’année prochaine Leroy Merlin se prépare à installer dans ses magasins «l’Espace immersif». Sorte de showroom en réalité augmentée où le client configure à sa convenance la pièce à aménager. Sur une table tactile, les articles du catalogue sont sélectionnés et projetés sur un mur et un sol blanc.
Décloisonnement. On assiste ainsi à un décloisonnement entre commerce et vente en ligne. «Magasins physiques et virtuels seront plus que jamais connectés entre eux et connectés sur l’extérieur, créant ainsi une proximité nouvelle avec les consommateurs», peut-on lire dans une étude prospective réalisée par la Fédération de la vente à distance (Fevad).
Quelques nouveautés aussi sur le volet sécurisation et paiement. Natural Security (Lille) garantit la présence de l’usager lors des opérations de paiement à travers un nouveau standard d’authentification mêlant biométrie (empreinte digitale) et une technologie du sans-contact.
Le nombre considérable de données générées par l’interaction Internet, smartphones, tablettes et réseaux sociaux modifie les pratiques dans le domaine de la prospection commerciale et de recrutement de nouveaux clients. Data, l’un des quatre grands pôles du salon de cette année, a été consacré à ce volet. Quant à la logistique, son défi consiste en la réduction des délais de livraison. Il y a quelques années, les logisticiens ne faisaient pas mieux que 48 heures. Aujourd’hui Colisweb tente de livrer en 2 heures grâce à un réseau de coursiers. C’est «la démonstration d’un commerce qui se réinvente», déclare Eric Platiau, président du #VAD.Conext.
Même le commerce de proximité se prépare à se mettre aux technologies numériques. Un groupe de commerçants de Lille amené par la CCI Grand-Lille était des 9 000 visiteurs.