Le collectif suffira-t-il ?
Union, solidarité, collectif ! Le triptyque lexical des temps difficiles est de nouveau présent dans quasiment toutes les réunions de rentrée de l’écosystème entrepreneurial. Inflation, crise énergétique, difficultés de recrutement, tension sur les prix des matériaux, les entreprises passeront-elles l’hiver ?
La question peut apparaître délicate à entendre mais derrière les discours de mobilisation générale pour contrer ces vagues successives de bombes à neutrons économico-sociales qui tombent sur la tête des dirigeants et leurs collaborateurs, le moral résiste mais jusqu’à quand ? L’industrie en première ligne avec les premiers effets collatéraux de la hausse du prix de l’énergie sur les différentes chaînes de production et de fabrication de géants du secteur entraînant dans leur sillage une myriade de TPE et PME dépendantes. Le chômage partiel est remis au goût du jour, appelé et souhaité par les différents syndicats patronaux de la place. «L’État doit nous soutenir, le chômage partiel doit être réactivé», assurait il y a quelques jours, lors de la journée de rentrée de sa confédération patronale, un président régional. Le décor, tout le monde le connaît et l’Insee l’a de nouveau résumé dans sa dernière note de conjoncture parue le 7 septembre. «La toile de fond de l’activité économique reste marquée par la conjonction de plusieurs chocs exogènes (sanitaire, géopolitique, climatique) qui entraînent des tensions persistantes sur les conditions de production et contribuent à alimenter l’inflation.» D’après l’institut, la croissance devrait être de + 0,2 % au troisième trimestre, nulle au quatrième trimestre (contre + 0,3 % prévus initialement pour les six derniers mois de l’année). À ces indicateurs chiffrés, la prise de température du terrain entrepreneurial laisse présager des mois difficiles dans un univers qui s’assombrit de jour en jour. C’est sûr, le collectif est nécessaire, vital, encore faut-il qu’il soit réellement mis en œuvre. «Le positif sortira de ce collectif», assure un chef d’entreprise. Reste à savoir si cela suffira...