Le chukum, un enduit ancestral qui a de l’avenir
Dans le secteur du bâtiment, l’entreprise Biorésine utilise un enduit datant des Mayas pour proposer une solution naturelle et durable : le chukum.
Prononcez chou coum ! Arrivé du Mexique, le chukum est commercialisé par l’entreprise mâconnaise Biorésine. « A l’occasion d’un voyage au Mexique, je suis tombé sur le chukum par hasard. Comme j’ai passé plus de 30 ans dans le bâtiment, j’ai été curieux de mieux connaître cet enduit naturel qui n’était ni un ciment, ni un plâtre » explique Raphaël Gonzalez, dirigeant de Biorésine, seul distributeur de chukum pour le marché européen.
« J’ai découvert que les Mayas l’utilisaient déjà pour décorer leurs édifices et qu’on en trouve encore des traces même 2 000 ans plus tard. » Raphaël Gonzalez rentre de son voyage, conquis par ce matériau qui répond aux enjeux de société actuels et fonde Biorésine en 2019.
Le Mexique à notre porte
« C’est un enduit versatile, fongicide, naturel et étanche » énumère le dirigeant. Ces qualités font qu’il peut s’utiliser dans les bassins de piscine aussi bien qu’être travaillé avec du béton, du placo ou du siporex. « Les Mayas mettaient du chukum dans leur bassin d’eau potable sans que l’eau tourne alors que si une piscine en carrelage n’est pas filtrée régulièrement, elle verdit. »
Ce produit est conçu à partir de l’écorce du chukum, un arbre endémique de la région du Yucatan au Mexique, d’une partie du Bélize et du Guatemala. « L’écorce est macérée dans un bassin. On en filtre ensuite le jus qui va être chauffé pour le réduire. On y ajoute du carbonate de calcium et du ciment blanc de Portland. » Le mélange final donne un enduit qui convient également aux aménagements intérieurs et extérieurs.
Bien que le recours au chukum soit commun dans cette partie du globe, le fournisseur de Biorésine se veut l’une des très rares entreprises à industrialiser le processus de fabrication de chukum. « Et il y a un vrai respect de la ressource naturelle. Pour un chukum coupé, cinq sont plantés. »
Simplicité pour projet grandiose
Pour commercialiser le chukum en Europe, Raphaël Gonzalez a réalisé deux ans de tests pour l’adapter aux normes et attentes du marché. « On n’a pas les mêmes supports, les mêmes conditions, à commencer par les températures. Nous avons donc développé un système d’accroche avec un latex naturel. » Une quarantaine de professionnels français du bâtiment utilise le chukum mais Biorésine sort régulièrement des frontières de l’Hexagone.
Le chukum est utilisé pour réaliser des piscines jusqu’à 900 mètres carrés dans des hôtels prestigieux en France et ailleurs. Nous proposons le produit et formons les entreprises. » Côté prix, le distributeur assure qu’il rivalise avec le béton ciré, convaincu que le bio et le naturel ne sont pas forcément plus cher. « Et puis, nous ne sommes pas là pour inonder le marché mais pour offrir une alternative. »
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert