Le choix de la diversification

La dernière cheminée industrielle de 40 tonnes réalisée et livrée en juin dernier.
La dernière cheminée industrielle de 40 tonnes réalisée et livrée en juin dernier.

La dernière cheminée industrielle de 40 tonnes réalisée et livrée en juin dernier.

Installée il y a plus de trente ans à Void-Vacon (55), l’entreprise meusienne de chaudronnerie CMV est spécialisée dans le façonnage de cheminées industrielles à structure métallique. Pour se développer, la société a choisi de diversifier son activité.

Se positionner sur un marché de niche ; c’est la stratégie de CMV. Une stratégie qui s’avère payante au vu du carnet de commandes bien rempli de cette PME meusienne à l’heure où l’activité du secteur de la chaudronnerie n’est pas forcément soutenue. Depuis 1985, l’entreprise fabrique des cheminées industrielles pour des grands donneurs d’ordre via le même intermédiaire. «La qualité des produits et notre réactivité nous ont permis de nouer une relation de confiance et de travailler main dans la main avec le même client»,confie Florent Moret, le directeur adjoint. Après les heures passées dans les ateliers, ces cheminées se retrouvent sur les toits des hôpitaux, des chaufferies collectives, des usines d’incinération ou encore de pétrochimie.

Diversifier les activités

Mais depuis un an, la petite structure a fait le choix de la diversification. L’objectif est évidemment de jouer la carte de la pérennisation mais aussi celle du développement avec la conquête d’un nouveau marché autour de la soudure de rotors de moteurs électriques. Encore une fois CMV est sous-traitant. Pour accompagner cette nouvelle activité, une extension de l’atelier a été réalisée en 2015 pour 400 000 euros auxquels s’ajoutent des investissements matériels de 200 000 euros avec l’achat d’un four de traitement thermique de 6 sur 2,5 mètres. À la rentrée l’entreprise se lancera également un nouveau défi en se positionnant sur une autre activité. Le calendrier est ambitieux mais ne fait pas peur à la société qui prépare la certification EN 1090. «C’est une obligation. Les autres pays européens l’ont compris, alors on se doit d’être dans une politique de traçabilité pour être compétitif », explique Florent Moret. Ce marquage CE sur les pièces est d’ailleurs indispensable pour se positionner sur des marchés pour EDF. Il s’agira alors de fabriquer des compensateurs de dilatation. Concrètement, cette pièce (de type manchons souples) permettra à deux tuyauteries d’être reliées et de résister à une forte pression.

Un savoir-faire complet

Toutes ces nouvelles activités s’appuient sur le savoir-faire de CMV. Et les premiers résultats sont encourageants. Si en 2015, un taux de 92 % du chiffre d’affaires était lié à l’activité de fabrication de cheminées, ce pourcentage est désormais de 80 % ; preuve que l’orientation prise est la bonne. Cette dynamique de projets ne devrait pas s’arrêter puisque une réflexion est déjà engagée autour d’une nouvelle offre, mais là, motus… il faudra attendre pour savoir quel sera le prochain défi de cette entreprise, qui connaît un second souffle. CMV mise aussi sur son four de traitement thermique qui ne tourne pas encore à plein régime pour trouver de nouveaux clients. La direction se renforce également, consciente que les clients recherchent de plus en plus une prestation complète pour éviter les intermédiaires. «On peut déjà répondre sur les dessins et la conception, un partenariat devrait être prochainement signé pour le calcul avec un bureau d’études afin que nous puissions tout gérer de A à Z» conclut Florent Moret. Après une année 2015 bien remplie, le second semestre 2016 et 2017 se présentent donc sous les meilleurs auspices.