Le chantier de Calais Port 2015 a repris
Un temps perturbé par le confinement, l'un des plus gros chantiers portuaires d'Europe a repris à Calais. Les travaux avancent à leur rythme, avec les impératifs de sécurité sanitaire.
Les mauvaises nouvelles se sont enchaînées ces derniers mois pour le chantier du port de Calais. Alors que ce qui est l’un des chantiers les plus importants d’Europe redémarre, Laurent Devulder, directeur général de la Société des ports du Détroit, fait le point : «C’est un redémarrage très progressif, avec des mesures spécifiques liées à la pandémie. Il est très probable que le chantier ait un décalage. Il y a un impact indirect sur des fournitures et des prestataires qui ont dû interrompre leur production…» Le chantier a pris du retard lors des derniers mois, pandémie de Covid-19 oblige. Toutefois, le directeur se veut rassurant : «On est conscient qu’il y a un risque sanitaire, on ne veut pas faire prendre de risques à nos employés. Ceci étant, ce qui joue en faveur de tout le monde, c’est que le port fonctionne dans son état actuel. Hélas, la Covid-19 met un grand coup au secteur du tourisme, mais, en tout état de cause, le retard ne posera pas de perte en termes d’exploitation. Il n’y aura pas de perte de marché, ni de perte d’activité. On en gagnera juste moins vite.»
Quasiment 100% des employés ont repris le travail
Avant l’arrivée du Coronavirus en Europe, un peu plus de 550 ouvriers travaillaient sur le chantier. Il y a quelques jours, on comptait plus de 500 travailleurs sur site – sans compter les sous-traitants. «Les mesures de sécurité que l’on a prises font qu’il peut y avoir, sur certaines places, une productivité atteinte, avec des prises de poste peut-être plus longues… Mais l’impact va réduire en fonction de l’habitude et du temps.» Le chantier devrait encore durer moins d’un an. Toutefois, après la livraison du chantier, la Société d’exploitation des ports du Détroit (SEPD) aura encore quelques opérations à faire avant de commencer l’exploitation.
La digue était sûrement l’une des parties les plus difficiles à gérer, ainsi que l’une des plus techniques : elle est aujourd’hui terminée dans sa structure. «C’était un ouvrage à risque. Ça s’est extrêmement bien passé On a eu une météo clémente les trois premières années, l’ouvrage a pris de l’avance. On a pu se concentrer sur d’autres soucis, c’est un chantier complexe en termes de typologie d’ouvrage.» Le reste du chantier de la digue consiste à finir la dalle et le mur chasse-mer sur les sections les plus à l’ouest, ainsi qu’à installer les équipements de signalisation maritime : une partie extrêmement technique et délicate.
Le point sur l’avancement du chantier
Pour ce qui est de la voirie, 60% de l’aménagement sont d’ores et déjà réalisés. Enfin, les bâtiments en sont à 20 à 25% de réalisation. Pour rappel, le coût total du projet s’élève à 855 millions d’euros, le tout financé par 270 M€ de fonds publics, dont 98 millions de subventions européennes, le reste est «essentiellement porté par la Région». Pour ce qui est du reste du financement, une centaine de millions d’euros ont été financés sur fonds propres, le reste l’est par emprunt.