Le Cercle des Malines distingué « Chambre d'Hôtes de référence »
Niché dans l'ancien périmètre de production dentellière, à proximité du Théâtre de Calais et de la Place Crèvecoeur, le Cercle des Malines renait grâce au bon goût de Stéphanie Fetel et de son appétence à recevoir. Mercredi dernier, elle s'est vu décerner la distinction des « Chambres d'Hôtes de référence » par l'office de Tourisme. Le Cercle des Malines est ainsi la première Chambre d'Hôtes du Calaisis à recevoir cette marque de reconnaissance de qualité. Retour sur une aventure qui ne fait que commencer.
En 2014, c’est tout naturellement que son choix se porte – sans le savoir à l’époque – sur cette maison de maître de trois étages qui appartenait à la fin du 19e siècle au frère de son arrière grand-mère, créateur de la Maison Lebey, fabricant de dentelle Leavers. C’est la maman de Stéphanie Fetel qui, venant soutenir sa fille dans sa décision finale, s’est tout à coup souvenue avoir joué dans ces murs.. Et la mémoire fit son chemin. Le Cercle des Malines retourne dans la famille et renforce son charme piquant. Cinq chambres – au-delà l’établissement passerait dans la catégorie hôtel – ont été baptisées Rachel, Guipure, Jacquard, Leavers et Chantilly à la mémoire de ses hôtes qui contribuèrent à donner à la dentelle de Calais une aura internationale et un raffinement inimitable. Mais on ne trouve pas de dentelle au Cercle des Malines, ou si peu. Quelques plateaux en plexiglas avec inclusion de dentelle, des porte-clefs, mais pas de chariots bobines, ni de table d’écaillage et encore moins de cartons leavers… « J’ai essayé de faire sobre, explique Stéphanie. Je refais la décoration petit à petit. Je mixe les styles art-déco, contemporain et industriel. » Et ces différents styles épousent gracieusement les volutes des plafonds, les parquets d’époque et les glaces biseautées.
Clientèle très variée. Stéphanie Fetel a été gérante de la villa carrée à Lille. Cette expérience lui confère les qualités d’une vraie maîtresse de maison. Car le principe d’une chambre d’hôtes pour le client est de se sentir chez lui. Elle partage les petits déjeuners, dans une pièce lumineuse donnant sur le jardin, avec des Allemands, des Chinois, des professionnels venus travailler pour de grandes entreprises du secteur, des journalistes qui ont été très présents lors du démantèlement de la jungle de Calais ou encore des gens de la région des Hauts-de-France venus découvrir les spectacles du Channel ou du théâtre. « Au dernier spectacle du Channel, les gens sont venus de Douai, Lille, Aire sur la Lys,… J’ai été très surprise » confie-t-elle. « Comme quoi on peut venir passer un petit week-end à Calais en étant de la Région ! ». La clientèle anglaise en revanche se raréfie. Stéphanie souhaite faire rayonner le Cercle des Malines au-delà de la simple chambre d’hôtes. Au mois de novembre elle a organisé une exposition avec deux artistes locaux, François et Eric Beyaert. Le premier réalise des cadres avec des 33 tours en vinyle, le second crée des meubles à partir de bouteilles de gaz ou autres matériaux de récupération. 80 personnes étaient au rendez-vous. « Un succès pour une première » concède-t-elle. « J’aimerais pouvoir organiser cela une fois par trimestre. Des artistes de l’Ecole d’Art pourraient intervenir. » Une belle dépendance trône dans le fond du jardin qui attend la main d’un restaurateur. « J’aimerais en faire un gîte mais tout est à faire », sourit-elle. Femme accomplie, mère de quatre enfants, Stéphanie a appris la patience et la persévérance. Le Cercle des Malines a encore de beaux jours devant lui.
Lucy DULUC