Le CEP, nouvel outil du Fongécif

Le CEP, nouvel outil du Fongécif

Le Conseil en évolution professionnelle, mis en place par le Fongecif Picardie depuis le 1er janvier 2015, a fait évoluer le fonctionnement de l’organisme paritaire. Un travail accompli avec brio, qui a valu à la structure territoriale une certification Afnor.

Organisme paritaire, le Fongécif accompagne, informe et oriente les salariés (90% des demandes), mais aussi les demandeurs d’emploi (10% des dossiers) dans leur reconversion. La structure a également en charge le financement des projets professionnels. Depuis le 1er janvier 2015, le Fongécif, comme l’Apec, Cap emploi, Pôle emploi et les Missions locales, a mis en place le dispositif Conseil en évolution professionnelle (CEP), un programme d’accompagnement plus pointu, qui vise à aider l’évolution des salariés tout en sécurisant leur parcours. En 2015, le Fongécif Picardie a enregistré 65 691 connexions sur son site Internet, effectué 4 224 prestations CEP pour 3327 bénéficiaires et financé 1 081 projets pour un total de 17 millions d’euros.

À l’écoute des salariés « Comme disent les Québécois, avec le CEP, nous sommes dans la “guidance”, ce qui est très utile puisque depuis deux ou trois ans, entre 60 et 70% des salariés qui viennent vers nous n’ont pas de projet professionnel en tête. C’est un phénomène nouveau qu’il a fallu apprendre à gérer », explique JeanFrançois Cousin, directeur du Fongécif Picardie. Découpé en trois niveaux, le CEP débute par une première étape d’information où l’une des quatre conseillères de la structure territoriale analyse la situation professionnelle du salarié. « Beaucoup ont envie de retrouver une relation au travail différente, puisque le contexte économique n’est pas évident et que les rapports au sein des entreprises sont de plus en plus complexes. D’ailleurs, en un an nous avons eu une explosion des appels, avec un bond de 72% », souligne Jean-François Cousin. Vient ensuite le niveau 2 avec l’élaboration du projet professionnel, basée sur les envies du salarié mais aussi sa situation et ses compétences. Beaucoup de psychologie est nécessaire pour cette étape cruciale, mais la réussite d’un projet vient d’abord de la motivation et de l’implication du bénéficiaire. « C’est vraiment la clé de la réussite, assure le directeur du Fongécif, avant de compléter : De notre côté, nous prenons le temps d’écouter et de mener une réflexion efficace lors de plusieurs entretiens. Notre but est aussi de donner confiance. » Le troisième niveau, baptisé “Je me lance”, voit la mise en œuvre du projet et le choix de la meilleure option (VAE, congé individuel de formation…) pour atteindre les objectifs du bénéficiaire. Une fois le dossier monté, il passe de façon anonyme en commission. Sur la période 2014/ 2015, six mois après la fin de la formation des bénéficiaires, entre 60 et 65% d’entre eux se sont effectivement reconvertis professionnellement. « Pour les 35% restants, certains n’ont pas eu le diplôme qui leur aurait permis de changer de secteur d’activité. D’autres ont vu leur situation changer et ont préféré réintégrer leur entreprise de départ », explique JeanFrançois Cousin.

Une reconnaissance pour le travail engagé Animé par la volonté de structurer et de mener un travail de qualité, le réseau national du Fongécif a décidé de créer un référentiel, début 2014, relatif à la mise en place du CEP. « Nous sommes partis d’une page blanche et il a fallu un an de réflexion pour définir cette démarche qualité, avec une charte et un véritable engagement de notre part », note le directeur de la structure. Accueil, conseils, traçabilité, gestion des compétences, bonnes pratiques… rien n’a été laissé au hasard. Des efforts couronnés de succès puisque le Fongécif Picardie vient d’obtenir une certification Afnor CEP. Il s’agit du troisième opérateur au niveau national et le premier à l’échelle de la grande région. « Nous en sommes fiers, c’est une vraie reconnaissance du travail de toute notre équipe, mais aussi du conseil d’administration du Fongécif qui s’est vraiment engagé dans cette démarche », sourit Jean-François Cousin.