Le centre Sir John Monash poursuit son travail de mémoire
Inauguré en avril 2018 à Villers-Bretonneux, le centre Sir John Monash a vocation à raconter l’expérience des 295 000 engagés volontaires qui ont combattu sur le front occidental entre 1916 et 1918. Entretien avec son directeur : Ben Daetwyler.
Cela fait presque un an que vous avez pris la direction du centre Sir John Monash. Quel bilan dressez-vous de ces premiers mois à la tête de ce site emblématique et quels ont été les principaux accomplissements ou défis rencontrés ?
Ben Daetwyler, directeur du Centre Sir John Monash : Ces neuf derniers mois ont été incroyables et très enrichissants. Le Centre a énormément de chance de bénéficier d’un tel appui de la part des autorités locales ou même des citoyens qui nous soutiennent à travers des associations ou simplement en nous rendant visite. Il est vraiment très émouvant d’être témoin de cette coopération. Je pense que toutes les personnes qui ont interagi avec moi s'accorderaient à dire que mon plus grand défi a été d'apprendre le français ! Toutefois, tout le monde fait preuve d'une grande patience et se donne beaucoup de mal pour être utile.
Le centre Sir John Monash joue un rôle clé dans la mémoire de la Première Guerre mondiale. Quels sont vos projets pour l'avenir du site et comment envisagez-vous son développement dans les années à venir ?
Conformément à sa vision fondatrice, le ministère australien des Anciens combattants veille à ce que le Centre Sir John Monash continue de raconter l'histoire australienne du front occidental à travers les mots de ceux qui ont servi. Ils ne sont jamais oubliés. Dans son budget 2023, le gouvernement australien a annoncé un financement de 7,4 millions de dollars australiens (soit environ 4,4 millions d'euros), pour financer des travaux de rénovation et d'entretien du Centre Sir John Monash. Cette année, nous allons dépenser environ la moitié de cette somme pour améliorer l’expérience des visiteurs, notamment en rendant les histoires des soldats enterrés au cimetière militaire de Villers-Bretonneux plus accessibles. L'un des projets que j'espère pouvoir réaliser est de mettre davantage de contenu en ligne. Cela nous permettrait de toucher un public beaucoup plus large.
Ces dernières années, de nombreux Australiens sont venus en France, notamment pour l’ANZAC Day (Australian and New Zealand Army Corps Day). Quels retours recevez-vous de ces visiteurs lorsqu'ils viennent à Villers-Bretonneux ?
Au cours des deux dernières années, nous avons vu le nombre de touristes pour l’ANZAC Day revenir à peu près à son niveau d'avant-covid, ce qui, je pense, montre à quel point Villers-Bretonneux est important pour l'Australie. Lorsque je parle aux visiteurs australiens, ils sont impressionnés par l’accueil qu'ils reçoivent dans la Somme et par les efforts que les communautés locales sont prêtes à fournir pour préserver la mémoire des soldats qui ont combattu et sont morts ici. Bien qu’il soit agréable de voir les touristes australiens revenir sur le Front occidental, nous souhaitons encourager davantage de personnes à visiter cette partie de la France. À cette fin, nous travaillons à développer différents canaux de communication pour toucher un public plus large. Nous recevons un accueil fantastique de la part de nos visiteurs Français, dont beaucoup reviennent en famille ou entre amis.