Le cabiniste EMS réfléchit à sa transformation pour accompagner sa croissance

L’entreprise de 22 salariés installée à Achiet-le-Grand connaît une forte croissance depuis deux ans. Une hausse d’activité qui pousse la structure à s’interroger sur son avenir.

EMS fabrique des cabines pour de nombreux secteurs. © Aletheia Press/DLP
EMS fabrique des cabines pour de nombreux secteurs. © Aletheia Press/DLP

Sur les deux dernières années, le cabiniste EMS, installé à Achiet-le-Grand, enregistre une croissance de +25%, lui permettant d’atteindre 2 millions d’euros de chiffres d’affaires. En 2022, l’entreprise doit trouver des solutions pour poursuivre son développement.

C’est en 2014 que l’aventure EMS commence officiellement pour Paul Brunbrouck. Après une carrière de commercial au sein de grands groupes industriels, il souhaite reprendre une entreprise. En 2013, il se rapproche donc de la Chambre de commerce et d’industrie. «Il fallait trouver la bonne structure. C’est comme cela que j’ai découvert EMS», se souvient-t-il. Le cabiniste compte alors 7 salariés. «Il y avait un vrai savoir-faire et un réel potentiel, le tout sur un marché de niche, c’était donc très intéressant», souligne Paul Brunbrouck. Ne maîtrisant pas l’aspect technique du métier, il s’associe avec un ancien collègue.

Moderniser l’entreprise

Si l’expertise de l’entreprise est reconnue, dès 2014 les nouveaux dirigeants sentent qu’ils doivent moderniser les moyens de production. Ils investissent notamment dans un ERP, un système informatique permettant de gérer l’ensemble des processus de la société, et développent le dessin 3D au sein du bureau d’études. «En 2016, nous avons fait construire ce bâtiment, les anciens locaux n’étaient pas adaptés et nous manquions de place», explique Paul Brunbrouck, aujourd’hui seul aux commandes d’EMS. Cette réorganisation donne la possibilité à l’entreprise de devenir proactive, de répondre à plus de demandes des clients et d’aller chercher d’autres marchés.

«Nos clients ont enregistré une forte croissance et, par ricochet, nous aussi», note le dirigeant qui explique ce succès par la capacité d’EMS à répondre à un besoin bien spécifique : «Nous sommes les seuls à proposer des petites et des moyennes séries. Nous sommes même capable de produire une cabine si besoin, ce n’est pas le cas des gros acteurs du marché», pointe-t-il. Chasse-neige, cabine forestière, aéronautique, engin agricole, bâtiment, engins spéciaux… EMS travaille actuellement pour des secteurs très divers et livre ses produits essentiellement dans le grand Ouest. Etonnamment, elle ne compte aucun client dans les Hauts-de-France.

L’atelier d’EMS est aujourd’hui sous-dimensionné. © Aletheia Press/DLP

Une croissance forte

En 2021, l’entreprise, qui compte aujourd’hui 22 salariés, a franchi le cap des 300 cabines produites. En 2022, elle sait déjà qu’elle sera au-delà de 350. D’excellents chiffres qui bouleversent cependant la PME. «Cette croissance forte nous a désorganisé en 2021, moins en 2022. Mais nous sommes confronté à un vrai problème de place et de ressources : l’usine est sous-dimensionnée et nous n’avons plus la possibilité d’intégrer de nouveaux salariés», remarque Paul Brunbrouck.

Le chef d’entreprise a conscience que les deux prochaines années seront cruciales pour EMS et qu’il devra rapidement prendre des décisions pour accompagner cette croissance conséquente. «Nous avons trois options : agrandir l’usine et recruter, aller chercher de la croissance externe ou faire appel à de la sous-traitance. Dans les deux premiers cas, il y a un risque financier et la sous-traitance, si elle peut fluidifier la production, ne peut pas tout résoudre», analyse l’entrepreneur qui devra arrêter son choix au deuxième trimestre 2022. «Tous les signaux sont au vert et nous avons de nouvelles demandes tous les ans. Nous avons besoin de transformer la société pour pouvoir continuer à bien produire», conclut-il.