Le cabinet de radiologie s’est équipé d’un appareil d’IRM

Pour ce territoire du sud du Nord, notoirement isolé, l’arrivée de l’outil de diagnostic est un véritable événement.

L’appareil d’IRM, de fabrication allemande, a été installé en mai/juin dernier.
L’appareil d’IRM, de fabrication allemande, a été installé en mai/juin dernier.
D.R.

L’appareil d’IRM, de fabrication allemande, a été installé en mai/juin dernier.

Le 23 juin dernier, l’appareil d’IRM (Imagerie par résonance magnétique) était installé dans le cabinet de radiologie du Pôle de santé du Pays de Matisse, au Cateau-Cambrésis. Comme l’explique Jean-Paul Duez, l’un des cinq radiologues associés, l’appareil a déjà démontré qu’il était capable d’atteindre et de dépasser les objectifs fixés par l’Agence régionale de santé (ARS). C’est elle qui délivre les autorisations d’installation pour de tels équipements. “Jusqu’à présent, explique-t-il, on faisait passer les IRM surtout dans les hôpitaux de Valenciennes et de Cambrai, avec une moyenne de 3 000 examens par an. Pour notre nouvel appareil, le seuil fixé par l’ARS est de 4 000. Mais nos prévisions s’établissent déjà à 6 000 examens par an. En quatre mois, avec une amplitude horaire modifiée, on en a déjà réalisé 2 000. Autrement dit, l’arrivée de l’appareil d’IRM a rencontré un écho certain…

Un territoire isolé. Derrière cet événement, il y a une histoire, comme le rappelle le Dr Duez. “Le territoire national est sous-équipé et le Cambrésis n’échappe pas à la règle. En plus, le Cateau-Cambrésis se situe dans un territoire isolé où vit une population marquée par les effets induits par la précarité, où les besoins sont donc importants. L’arrivée de l’appareil est un progrès mais pas un rattrapage.

Et d’expliquer qu’à sa connaissance, le Cateau-Cambrésis offre un cas de figure unique en France, puisque son Pôle de santé réunit trois établissements : un hôpital public qui loue des locaux à une clinique privée (Les Hêtres) et à un cabinet privé de radiologie. Cette association inédite du public et du privé vient, dit-il, d’une dynamique locale portée par des personnes qui n’ont pas voulu se résigner à la désertification qui se profilait. “On vient d’ailleurs de loin pour observer ce qui se passe chez nous“, souligne-t-il.

Il précise que le cabinet de radiologie date de 2007, qu’il a démarré avec un scanner et que les premières démarches administratives pour obtenir l’appareil d’IRM remontent à 2008/2009. Le Dr Duez ajoute que l’appareil a fait l’objet d’un contrat de leasing de cinq ans avec la société allemande qui l’a fabriqué.

Un outil qui ouvre des perspectives. L’équipement d’imagerie permet, dit-il, d’établir, avec une grande précision et en 3D, des diagnostics, en gros, dans trois domaines : les articulations, le cerveau et les nerfs (70% des cas), la cancérologie (10%), les pathologies inflammatoires (20%). Son arrivée au Cateau-Cambrésis ne raccourcit pas les délais d’attente pour les examens (environ un mois), mais elle permet de faire face aux urgences locales, notamment hospitalières, et de limiter les déplacements. En 2015, il devrait aussi ouvrir des perspectives dans la prise en charge rapide des accidents vasculaires cérébraux (AVC).