L’autre Tour de France…

(c) : Ewattch
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En juillet, deux Tours de France se sont rencontrés. Chaque jour, du départ de l’événement sportif, d’Utrecht aux Pays-Bas à l’arrivée sur les Champs-Elysées, un stand présent sur la caravane dénommé «beau travail» a suscité la curiosité des spectateurs présents sur la Grande Boucle. Il s’agissait d’une initiative portée par le Medef et les Compagnons du Devoir du Tour de France, visant à promouvoir les métiers manuels en alternance. Les Compagnons : une institution hexagonale, un quasi-patrimoine du savoir-faire à la française. Chaque année, 8 200 jeunes entament ce parcours d’excellence. Dont 300 à l’étranger, ce dans 60 pays. 90 % d’entre eux décrochent un emploi au terme de leur formation et la quasi-totalité demeurent dans le circuit professionnel cinq ans après. Les Compagnons ont fédéré un maillage territorial de près de 30 000 entreprises. Métiers du BTP, de l’industrie et de mécanique, mais aussi tapissier, cordonnier, ébéniste, vigneron, maréchal-ferrant, tonnelier, paysagiste…ces jeunes garçons et filles – lesquelles représentent 10 % des effectifs – composent une mosaïque de talents. Héritière des valeurs du compagnonnage, présent depuis des siècles, l’association des Compagnons du Devoir et du Tour de France s’est structurée depuis plusieurs décennies, avec la mise en place des CFA dans les années 70 – dont celui de Jarville pour la Lorraine -, développant vingt ans plus tard la mobilité internationale. Aujourd’hui, les Compagnons sont en majorité des bacheliers. En 2010, le compagnonnage a été inscrit par l’Unesco sur la liste du patrimoine culturel immatériel de l’humanité. Récemment, l’association a rejoint la Conférence des grandes écoles. Une tradition émérite.