Lauréat France 2030, Saint-Gobain continue d'investir dans l'hydrogène
À Rantigny, Isover, le centre de Recherche de l'Isolation de Saint-Gobain, est lauréat de France 2030, le plan d’investissement destiné à accélérer la transformation des secteurs clés de l’économie et de l’industrie françaises. Ainsi, le groupe accélère la décarbonation de son process de fabrication de laines minérales (de verre et de roche) et prépare l'avenir. L'objectif futur ? Utiliser des machines fonctionnant à l'hydrogène.

En présence de
Noura Kihal-Flégeau, sous-préfète référente France 2030 pour
l’Oise, Grégoire Fleureau, le directeur du centre de Recherche et
d'Isolation (Isover) de Saint-Gobain, a présenté les nouvelles
innovations du site tournées vers l'industrie du futur, plus verte.
En effet, le groupe vise à atteindre la neutralité carbone à
horizon 2050, avec une étape intermédiaire fixée à 2030.
«L'objectif en 2030 est de réduire de 33% nos émissions de gaz
à effet de serre», précise le directeur du site.
Dans ce cadre, le
projet HyVER est né, pour lequel une trentaine de personnes y
travaillent au sein d'Isover de Rantigny (150 collaborateurs). Lauréat de
l'appel à projet "Brique technologique hydrogène" de
l'ADEME pour France 2030, ce projet reçoit un financement de 760 000
euros de la part de l’État, se décomposant en une subvention de
570 000 euros et une avance remboursable de 190 000 euros. «Ce
financement est essentiel et permet d'accélérer notre projet en
investissant dans de nouvelles machines et dans l'humain,
explique Grégoire Fleureau. Il couvre un quart du financement
global du projet et Saint-Gobain investit pour le reste».
Des machines qui carburent à l'hydrogène
Concrètement, le
projet HyVER a pour ambition de créer de nouvelles solutions pour
faire fonctionner les machines de fabrication de laines minérales à
l'hydrogène. «Aujourd'hui, nous utilisons déjà du gaz naturel
pour fabriquer les laines minérales et l'objectif est de substituer le
gaz naturel par de l'hydrogène, qui demain ou après-demain
deviendra de l'hydrogène vert», note le directeur.
La
première étape du projet, qui a démarré en 2024, a consisté à
doter le site des équipements et installations pilotes pour tester
le prototype de machine fonctionnant à l'hydrogène sur le site de
Rantigny. «Cette
première étape importante s'est conclue favorablement, la seconde
étape à laquelle nous nous préparons activement consiste à
modifier une installation pilote existante sur le site de Rantigny
afin de tester le prototype en environnement réel simulé,
continue d'expliquer Grégoire Fleureau. Une
nouvelle séquence d'essais est planifiée le 30 mai».
La
troisième et dernière étape du projet se concrétisera au sein de
l'usine Isover de Saint-Gobain à Chalon-sur-Saône
(Saône-et-Loire). Au sein de cette usine, sont prévues la
conception puis l'installation des équipements de stockage et de
distribution de l'hydrogène à partir de juin 2025 pour y réaliser
des essais en décembre 2025. «À ce stade, notre objectif est de
pouvoir disposer de la technologie jusqu'au moment où l'hydrogène
sera disponible en quantité et à un prix compétitif», précise
le directeur.
De son côté, la sous-préfète Noura Kihal-Flégeau félicite ce projet intégré dans l'industrie du futur, précisant que France 2030 est un programme d'investissement d'avenir, soutenant les acteurs engagés dans des projets de rupture et d'innovation «pour assurer la souveraineté de la France». Au total, d'ici 2030, France 2030 aidera les entreprises à hauteur 54 milliards d'euros. Dans l'Oise, 57 entreprises et 80 projets ont déjà été subventionnés, représentant une enveloppe de 107 millions d'euros. «Ces investissements permettront à la France de rester leader», note-t-elle.