L'artisanat à l'honneur
Dans l’Audomarois, l’artisanat était à l’honneur ce 11 mars. Une journée marquée par un séminaire sur l’accès des marchés publics pour les entreprises artisanales, animé par Michaël Perez, consultant formateur en marchés publics et en stratégie commerciale. «En termes de marchés publics, on peut faire à peu près ce qu’on veut, lance le consultant, tant qu’on respecte ces trois conditions : liberté d’accès, liberté de candidature et transparence des procédures.» L’assemblée, composée d’artisans, mais aussi d’acteurs des marchés publics à l’initiative de systèmes mettant en avant la transparence des marchés publics et favorisant leur suivi par les acteurs locaux, a posé ses questions à l’expert, intarissable. «La plus grande source de recours, c’est une mauvaise présentation des besoins des collectivités. On peut tout à fait, en établissant des besoins précis, ne pas avoir peur des recours, tout en ne choisissant pas le moins cher. Évidemment, lorsqu’on laisse la place à l’innovation, il y a des recours. Mais on les gagne… 80% du marché se fait sur la définition du besoin», a insisté le juriste.
Acteurs publics. Présents, les acteurs du secteur public ont pu présenter des solutions pour le suivi des marchés publics. Si certains traits restent à parfaire, l’initiative est louable. La communauté de communes de l’Atrébatie, dans l’ouest arrageois, par exemple, organise des réunions des entreprises de la filière, propose des informations aux entreprises quand un marché est engagé, et fournit une assistance administrative aux réponses des marchés. Emmanuel Kane, travaillant sur les clauses d’insertion dans le Boulonnais, a présenté pour sa part un portail sur la commande publique de la Communauté de communes de 75 communes et 175 000 habitants. Affichés, plus de 500 marchés publics. Entre 24 000 et 25 000 visiteurs ont été enregistrés pour le moment.
Mutualisation. Une solution des plus efficaces pour remporter des marchés publics est de mutualiser les compétences pour présenter un dossier commun sur un marché qui aurait été impossible à obtenir seul. Ainsi, des engagements collectifs, des plaquettes communes peuvent permettre à des artisans regroupés de remporter un marché public. Différents corps de métiers peuvent donc s’unir pour apporter des solutions innovantes dans chaque domaine de compétences. Des entreprises qui collaborent peuvent aussi faire appel à un juriste pour les accompagner dans la démarche de réponse à un marché public, démarche qui peut a priori en refroidir certains.
Temps fort. La suite de la journée sur le thème de l’artisanat a été la signature d’une charte entre le Syndicat mixte Lys Audomarois et la chambre des métiers et de l’artisanat Nord − Pas-de-Calais, signée à la Maison du développement économique de Saint-Omer, récemment ouverte. Suite à la «défection de certains métiers», à la problématique de la transmission des activités, et pour tenter de contrer le vieillissement des chefs des entreprises artisanales, un ensemble de mesures est mis en place afin de favoriser l’artisanat dans le Pays de Saint-Omer. Ainsi, pour favoriser l’apprentissage, chaque contrat signé sera l’occasion d’une subvention de 500 euros versée par le Syndicat mixte Lys Audomarois. Davantage de visites d’entreprises seront programmées pour détecter les problèmes et être à l’écoute des problèmes de chaque entreprise artisanale. Objectif : 60 diagnostics, 27 dispositifs d’accompagnement de projets et 12 accompagnements d’entreprises. D’autre part, l’accès aux marchés publics des entreprises artisanales devrait être facilité via la promotion de la plate-forme “Artimarchés” de la Chambre des métiers et de l’artisanat, plate-forme visant à mettre en exergue les appels d’offres de marchés publics auprès des entreprises, ainsi qu’à accompagner ces dernières. Enfin, la filière bâtiment devrait être soutenue, et les transmissions et reprises devraient être suivies.
Encadré :
L’artisanat en Pays de Saint-Omer en chiffres
− 1 806 entreprises, soit 10,6% des entreprises artisanales du département.
− Les entreprises du bâtiment et des services sont les plus représentées dans le territoire (72,9% du total).
− Le territoire compte 3 847 artisans, principalement dans l’alimentation et les services.
− 17,4% des dirigeants d’entreprise sont âgés de plus de 55 ans, ce qui explique la volonté de la CMA d’accompagner les cessions-transmissions.
− Le secteur compte 310 apprentis, principalement dans l’alimentation (39,6%).
− Le nombre d’entreprises artisanales est en progression sur le territoire.