L'Arefie attend toujours des précisions

Présidées par les élus des collectivités, les missions locales font le relais entre aides de l'Etat proposées aux jeunes, jeunes éloignés de l'emploi et entreprises en plein recrutement. Le plan «#1 jeune 1 solution» a été dévoilé par le Gouvernement cet été, mais l'Arefie réclame plus d'informations de la part de la Région.

L'équipe à la tête de l'Arefie.
L'équipe à la tête de l'Arefie.

Depuis la présentation du plan «#1 jeune 1 solution», par la ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion Elisabeth Borne, en juillet dernier, les 42 missions locales de la région sont sur le pied de guerre. Dans le cadre du plan de relance économique, 100 milliards d’euros seront investis dans toute la France pour «ne laisser personne sur le bord de la route» et permettre 80 000 nouveaux PACEA (Parcours d’accompagnement contractualisé vers l’emploi et l’autonomie, donnant le droit à une allocation allant jusqu’à 1 454,46 euros sur 12 mois) d’ici 2021.

Entre 2019 et 2022, l’Etat et la Région avaient déjà prévu d’allouer 1,5 milliard d’euros au Plan d’investissement des compétences qui vise à amener deux millions de demandeurs d’emploi (dont un million de jeunes) sur le marché du travail en France.

Mais pour les nouvelles mesures annoncées cet été, le budget accordé localement reste inconnu. «Pour l’instant, l’Etat ne fait que de la communication. Or, il nous faut du concret. Nous avons besoin de ces tremplins au plus vite, mais quels seront l’enveloppe et les critères d’éligibilité ? Nous attendons plus de précisions de la part de la Région», expliquent Marc Godefroy et Patrice Fontaine, coprésidents de l’Arefie (Association régionale des élus pour la formation, l’insertion et l’emploi).

Adaptation à la pandémie

Il y a en effet urgence. Car la pandémie de la Covid-19 accentue l’isolement et l’invisibilité des jeunes que les missions locales souhaitent aider. «Nous avions déjà affaire à un public perturbé avant la crise. Mais il est encore plus fragile à présent. Dans les mois qui viennent, nous ne nous attendons pas forcément à nous occuper davantage de jeunes, mais leurs difficultés seront bien plus lourdes, explique Marc Godefroy. Car mener un jeune vers l’emploi, ce n’est pas seulement le mettre à un poste libre. C’est aussi trouver le bon profil pour l’employeur local et aider le candidat sur d’autres plans : la formation, mais aussi la santé, la mobilité, le logement… Si quelqu’un baisse les bras, c’est souvent lié à des causes annexes.» Et aujourd’hui, les formations à distance ne facilitent pas la tâche : «Les jeunes que nous accompagnons ont souvent des problèmes d’attention. Comment la capter si ce n’est pas en présentiel ?», continue le coprésident.

Pendant le confinement, 155 000 jeunes sont tout de même restés en contact avec leur conseiller. Ce, à travers de près de 70 000 entretiens individuels par écran interposé et 675 000 échanges par mail, tchat ou SMS. «Habituellement les conseillers vont chercher de nouveaux jeunes isolés et sortis du système scolaire dans leurs associations en bas des immeubles, dans les centres commerciaux…» Une technique moins répandue depuis la pandémie. «Nous devons donc nous adapter aux canaux de communication prisés par les jeunes (Instagram, Facebook, Snapchat). Une campagne de communication, ‘Laisse pas traîner ton futur’, a débuté en août dernier afin de les informer de notre existence.» De quoi, l’Arefie l’espère, maintenir un taux de réussite dont l’association est fière : actuellement, 10% des jeunes en apprentissage dans la région le seraient grâce à l’accompagnement des missions locales.


Les missions locales des Hauts-de-France en chiffres

  • 42 missions locales
  • 900 points d’accueil
  • 1 500 salariés
  • 174 886 jeunes en contact entre le 1er janvier et le 31 août 2020
  • 22 713 jeunes entrés en emploi (alternance comprise) entre le 1er janvier et le 31 août 2020