L’approche patrimoniale

Crédit Photo :  maxsim
L’évaluation patrimoniale n’est vraiment pertinente que pour les moyennes et grandes entreprises bien installées.
Crédit Photo : maxsim L’évaluation patrimoniale n’est vraiment pertinente que pour les moyennes et grandes entreprises bien installées.

Les évaluations patrimoniales fondées sur la valeur des actifs, couramment employées, ne sont vraiment pertinentes que pour les grandes et moyennes entreprises bien installées, telles que les industries, services et les activités de grands comptes.

La valeur patrimoniale est la méthode la plus couramment employée pour valoriser une entreprise. Elle consiste dans un premier temps à déterminer le prix d’une société en additionnant la valeur réelle de tous les biens qui la composent et en retranchant toutes les dettes. On obtient ainsi l’actif net comptable corrigé (ANCC) ou réévalué (ANR). Ce calcul se fait à partir du bilan de l’entreprise. On prend en compte le prix d’achat initial de l’entreprise, mais comme ce prix aura certainement évolué depuis, l’expert-comptable va évaluer le prix actuel de deux manières : soit en lui appliquant un coefficient multiplicateur en fonction de l’inflation, soit en ne jugeant que la valeur actuelle des actifs, sans prendre en compte le prix d’achat. L’expert-comptable va prendre en compte la valeur de chaque actif sur le marché de l’occasion, essayant d’estimer la valeur de revente de chaque usine, chaque terrain, du stock, et de tout autre actif de l’entreprise, y compris les actifs immatériels ou incorporels, comme les logiciels et brevets. Cependant, si certains de ces actifs incorporels sont valorisés, d’autres n’apparaissent pas sur le bilan, comme par exemple l’image de la marque, sa notoriété, le degré de qualification du personnel…etc. Pourtant, ils contribuent eux aussi de manière significative à la valeur réelle de l’entreprise.

GOODWILL VS BADWILL

Pour prendre en compte ces actifs difficilement quantifiables sur un bilan, l’expert-comptable va faire appel à ce que l’on appelle le goodwill. Il correspond à la différence entre la valeur d’achat d’une entreprise et sa valeur économique actuelle. Ainsi, il représente la valeur des incorporels. C’est un élément supplémentaire de valorisation de l’entreprise, un facteur de surcote, qui peut prendre en compte par exemple la réputation de l’entreprise, un savoir-faire particulier, le climat social ou les perspectives d’avenir des marchés de l’entreprise. Cependant, lorsque la différence entre le prix d’acquisition et la valeur actuelle de l’entreprise, y compris les incorporels, est négative, on va alors parler de badwill. Mais la méthode du goodwill va aussi apprécier la rentabilité économique anticipée de l’entreprise. Si on prévoit que l’entreprise va réaliser de meilleures performances dans les années à venir, on parlera également de goodwill. Et à l’inverse, de badwill si l’on s’attend à de moins bonnes performances. Apprécier le goodwill à sa juste valeur est donc un indicateur particulièrement important lorsque l’on vend son entreprise. Cela permet de se rapprocher au plus près de la juste valeur de la société, en prenant en compte tout son potentiel, et non en ne se basant que sur les valeurs comptables du bilan.