Événement
Lancement de la Semaine nationale des métiers de l’agroalimentaire chez Mousline à Rosières-en-Santerre
La troisième Semaine nationale des métiers de l’agroalimentaire se déroule du 6 au 10 novembre. Elle sera lancée chez Mousline, à Rosières-en-Santerre, qui fête ses 60 ans en 2023 et a été choisie en raison de sa capacité d’accueil.
La Région Hauts-de-France succède à la Bretagne pour mettre en avant l’importance de l’industrie agroalimentaire dans notre pays et particulièrement dans notre région où celle-ci est particulièrement présente. Les nombreux métiers de cette filière rencontrent des difficultés de recrutement, supérieures à la moyenne.
La Région Hauts-de-France est le premier producteur de pommes de terre en France et le second producteur mondial. Elle en produit 600 000 tonnes par an. Mousline reçoit plus de 75 000 tonnes de pommes de terre et produit environ 15 000 tonnes de purée, vendue dans le monde entier.
Une attractivité à renforcer
En 2021, le secteur de l’agroalimentaire, premier secteur industriel, comptait selon l’Insee, 18 968 établissements et employait 423 168 salariés sur tout le territoire français. Les entreprises de la filière ont une dynamique d’embauche importante. Accessibles à tous niveaux de qualification, il y a 11% d’emploi cadre, ces métiers proposent de réelles perspectives d’emploi.
Ce secteur doit poursuivre le développement de son attractivité, notamment auprès des femmes, 38% des cadres qui postulent sont des femmes, contre 45% tous secteurs confondus. Selon l’Apec, les offres d’emploi cadre ont augmenté de 12% pour les fonctions informatiques et de 15% pour les fonctions études recherche et développement.
En constante évolution pour s’adapter aux transformations des processus de fabrication et au changement des habitudes de consommation, l’enjeu est autant d’attirer les demandeurs d’emploi vers ces métiers que de les former à les exercer durablement. Au cours de cette troisième Semaine nationale de l’emploi agroalimentaire, plusieurs centaines d’événements et animations seront organisés, à distance ou en présentiel, sur l’ensemble du territoire, avec des jobs dating, visite de demandeurs d’emplois avec Pôle emploi et d’écoles.
« Il faut recruter autrement pour faire évoluer l’image de l’agroalimentaire »
De nombreux organismes officiels de recrutement étaient présents lors de la présentation de cette Semaine chez Mousline. Frédéric Sévignon, directeur régional de Pôle emploi Bretagne, estime : « qu’il faut recruter autrement pour faire évoluer l’image de l’agroalimentaire ». Laurent Dulau, président du réseau des Associations régionales des industries agroalimentaires (Aria) complète : « Il doit y avoir une connexion entre le monde agricole et les industriels de l’agroalimentaire. La France doit, seule, subvenir à ses besoins. Pour ce faire, il faut aider les entreprises agricoles à se développer. »
Jean-Philippe André, président de l’Association nationale des industries agroalimentaires (Ania), déclare de son côté : « L’alimentation doit retrouver ses lettres de noblesse, et encourager les jeunes à venir travailler dans cette filière. » Mickaël Jacquemin, président de l’Apécita, association existant depuis 70 ans, qui accompagne les candidats, alternants et les entreprises répartis sur tout le territoire, s’associe à cette semaine. Valérie Fenaux, déléguée régionale de l’Apec Hauts de France, insiste elle « sur le fait que les enjeux énergétiques vont nécessiter de nouveaux emplois pour accompagner cette transition énergétique avec un besoin d’ingénieurs en R&D, pilotage et qualité. De plus en plus de jeunes cadres sont très attentifs à ces enjeux. L’importance de l’alternance est primordiale. »
Cette Semaine sera l’occasion pour 50 entreprises de présenter leurs différents métiers. Corinne Lelong, administratrice d’Ocapiat (opérateur de compétences pour la coopération agricole, l’agriculture, la pêche, l’industrie agroalimentaire et les territoires), veut « mettre en avant l’attractivité de l’agroalimentaire, au travers de son observatoire des emplois et compétences ».
« Il y a 12 700 apprentis dans cette filière soit plus de 11% depuis 2021 et plus de 10% des employeurs y font appel, a souligné Laurent Rigaux, vice-président de la Région Hauts de France, en charge de l’Emploi et de la formation, a rappelé. La Région soutient la filière agroalimentaire, avec des formations, en étroite relation avec tous les partenaires présents à cette réunion. » Philippe Fardel, président de Mousline a annoncé : « Cinquante emplois ont été créés en un an, dont 20 à Rosières-en-Santerre. » Ancrer de plus en plus l’entreprise dans son territoire permet à Mousline d’avoir des salariés proches du site. L’usine fonctionne en 3/ 8 ou 4/ 8 et la proximité du domicile est un plus.
Mousline emploie une méthode de recrutement inédite
Laurent Poite, de Pôle emploi à Montdidier, a présenté une méthode de recrutement, totalement différente de la traditionnelle, la Méthode de recrutement par simulation (MRS) : « Nous recevons les candidats sans tenir compte du CV, de l’expérience professionnelle. L’entretien dure 3 h 45. Cela consiste à exécuter des exercices de simulation : par exemple, démonter un mécano et le remonter. On peut ainsi évaluer les mécanismes et habitudes du candidat, la façon dont il respecte les normes, le maintien de son attention pendant toute la durée des exercices. Cela permet le sourcing du candidat. Tout le monde a sa chance, il n’y a pas de présélection. Sur douze candidats, nous en avons recruté immédiatement après trois. »
Trois
salariés
récemment recrutés étaient présents et ont donné leur avis. Ils
trouvent ce système très positif,
comme l’expliquent Kévin :
« On
peut montrer ce
dont on est capable »,
de
Florian : « La
MRS
a facilité mon embauche »
et
Émile,
alternant en contrat d’apprentissage, est en école d’ingénieurs :
« Cela
me permet de découvrir le monde du travail, de mettre en pratique ce
que l’on apprend à l’école, et découvrir le monde de
l’agroalimentaire ».
Les trois ont aussi apprécié l’intégration dans l’entreprise
et la rapidité de nouvelles tâches qui leur sont confiées. C’est
Pôle emploi
qui est seul à décider de l’embauche.