Lancement de l'école des dirigeants dans l’Oise
La Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de l’Oise et la CPME 60 unissent leurs forces pour lancer une formation de dirigeant dès le début de l’année prochaine, qui s’étendra sur toute l’année. Rupture de l’isolement, fiscalité, développement de l’activité à l’étranger… les objectifs peuvent être divers.
C’est
la mise en place d’une formation d’excellence que viennent
d’annoncer Philippe Bernard, président de la CCI de l’Oise et
Stéphane Leterrier, président de la CPME Oise (forte de 700
adhérents). Dès janvier, 12 chefs d’entreprises d’activités
diverses intégreront l’école des dirigeants de l’Oise by
Everest. Elle sera dispensée par Laho (regroupement de six
établissements de référence) au sein de la CCI, dans les locaux de
la CPME et dans les entreprises.
Huit heures de formation par mois
Concrètement,
cette formation commencera par un auto-diagnostic. Elle comportera un
socle commun basé sur trois thématiques : stratégie
commerciale/marketing/communication, la stratégie RH et la maîtrise
de la compta/gestion. Un approche personnalisée y sera enrichie avec
notamment un diagnostic complet de l’entreprise sur quatre piliers
de la fonction de dirigeant et des rendez-vous individuels pour voir
et aller plus loin avec un plan d’action.
Ainsi,
104 heures de formation, auxquelles s’ajouteront trois heures de
rendez-vous individuel (durant lesquels par exemple l’état
financier pourra être étudié sur trois ans), sont prévues sur un
an. Afin de respecter le timing serré des chefs d’entreprises, le
cycle sera basé sur un vendredi après-midi (14 h/18 h) et un samedi
matin (8 h/12 h) à fréquence d’une fois toutes les trois
semaines, soit huit heures par mois. Le programme se veut en trois
phases : évaluation/apport de connaissances et diagnostic (cinq
sessions), décision stratégique (RH, finances, commerce) qui se
voudra une véritable feuille de route à court, moyen et long terme
(trois sessions et un rendez-vous individuel) et enfin un plan
d’actions (cinq sessions).
En
groupe, les dirigeants devront notamment travailler à la création
et au devenir d’une « fausse » entreprise, une
simulation en équipe qui permettra de nouer des échanges et des
liens forts. Le tarif a été fixé à 6 300 euros nets de taxes ou 6
800 euros avec la certification CCE. Des aides des opérateurs de
compétences des entreprises de proximité et le recours au compte
personnel de formation permettent d’espérer plus de 80% d’aides
au financement.
Aider à franchir de nouveaux paliers
En
déplacement professionnel en Chine, Enguerrand Gnomblei a tenu à
témoigner de son envie d'intégrer cette nouvelle école. Resté
salarié durant quatorze ans chez LFT Industrie à Chambly, il en a
pris la direction cette année.
Depuis 2020, cette société de trois personnes a connu une croissance de 50% du chiffre d’affaires et fournit des composants sur mesure à haute technicité pour des usages industriels, se distinguant par la fiabilité de ses approvisionnements et la précision de ses produits. « Je dispose aujourd’hui d’une expertise technique mais pour assurer une croissance durable, confie le dirigrant. Je souhaite consolider mes compétences de management d’entreprise. C’est pourquoi, je prendrai place au sein de la formation Everest. Les sujets abordés sont étendus, pour des applications concrètes à notre activité. Je suis convaincu que cette formation nous aidera à franchir de nouveaux paliers et à relever les défis qui nous attendent. »
Faire évoluer les dirigeants
Pour
Philippe Bernard, président de la CCI Oise, il était essentiel que
la Chambre puisse créer un binôme avec un syndicat patronal.
Solitude, politique RSE, développement à l’étranger, fiscalité,
intelligence artificielle, obtention de financements bancaires… les
défis quotidiens des chefs d’entreprises, la tête toujours dans
le guidon, sont nombreux : « Une entreprise qui n’évolue
pas va tout doucement ralentir, a écoqué Philippe Bernard. Le
monde économique n’est pas simple notamment quand on veut se
présenter sur de nouveaux marchés. »
L'école répond aussi à une envie d'évoluer. « Cette
formation baptisée Everest va leur permettre d’atteindre des
sommets, plaisante Stéphane Leterrier. Ce n’est pas parce
qu’on ne sait pas ce que demain réserve qu’il ne faut pas être
armé. Elle sera une sorte d’autocritique de l’entrepreneur… Il
est face à ses angoisses, ses équipes, il se demande comment il va
faire pour réaliser son chiffre d’affaires, répondre à une
pression fiscale plus importante… Il aura des éléments de
réponses qu’il n’aurait pas eu autrement… Dans le contexte que
nous rencontrons, il a besoin d’être accompagné. » Et
Philippe Bernard de compléter : « Que les défis des chefs
d’entreprises deviennent nos priorités. C’est à nous de
nous adapter. »
Quand on questionne le binôme si de l’attente se fait sentir de la part des entrepreneurs, ils affirment d’une même voix : « Tous les jours, nous avons des demandes d’accompagnement. Nous répondons à un besoin. »