Groupe Carrières du Boulonnais

Lancement d’un nouveau terminal ferroviaire à Ferques

Dans un contexte où l’énergie tend à devenir l’obsession des chefs d’entreprise, le groupe Carrières du Boulonnais a inauguré, le 6 septembre dernier, son terminal ferroviaire. Celui-ci doit permettre à l’entreprise de livrer 50% de sa production annuelle (6 millions de tonnes). 

Lors de l'inauguration du nouveau terminal ferroviaire fret des Carrières du Boulonnais. © Aletheia Press/Morgan Railane
Lors de l'inauguration du nouveau terminal ferroviaire fret des Carrières du Boulonnais. © Aletheia Press/Morgan Railane

Tardif mais à la hauteur de l'attente : c’est ainsi que l’on peut résumer le lancement du nouveau terminal de fret ferroviaire qu’a développé - en interne - le groupe familial Carrières du Boulonnais. Le plus important spécialiste de la roche et des gravats s’est doté d’un nouvel équipement qui double quasiment sa capacité de transport. Un équipement que le groupe a inauguré ce 6 septembre.

Les capacités passent ainsi de 2,7 à 4 millions de tonnes annuelles. L’ensemble est composé d’un énorme cube de béton et de tôles de 33 mètres de long, 33 mètres de large et 33 mètres de hauteur. Sur le frontispice, qui fait face à la départementale 231, l’entreprise affiche ses scores : 1 034 trains de marchandises chargés, 55 414 camions de moins, 18 382 tonnes de dioxyde de carbone économisées. Le tout depuis le début de l’année.

«Le nouveau terminal répond à trois constatations : l’outil précédent avait 50 ans et était devenu obsolète ; il nous faut être plus responsable face à nos riverains et vis-à-vis de l’environnement ; les marchés de nos clients nous conduisent à développer un outil fiable, pérenne et irréprochable», explique Gilles Poulain, directeur général du groupe

67 tonnes par wagon et 1 000 tonnes à l’heure

Lancé en janvier 2021, le terminal est implanté sur 1 100 m². Les chargements se font désormais dans un endroit totalement cloisonné. Bruit et particules ont quasiment disparu à quelques dizaines de mètres du site. Six tunnels acoustiques piègent le son, tandis que des rideaux d’eau enveloppent les matières qui tombent des tapis dans les wagons. Certains transportent de la gastine (un sable spécial) pour ArcelorMittal à Dunkerque ; d’autres des granulats pour la Société du Grand Paris, chef de projet des travaux pour les JO.

Sous les tapis qui amènent les matières, six voies et deux lignes de chargement, «totalement interchangeables» précise Richard Bak, chef de projet depuis 20 ans dans le groupe CB. Les trains - entre 20 et 40 wagons (à 67 tonnes par wagon) - sont chargés en une heure, «1 000 tonnes à l’heure» affirme un opérateur dans la salle de commandes. «Ici, tout a été fait en interne, même le volet informatique. Et sans ingénieur...», souligne un autre. Le flux est presque ininterrompu : trois postes du lundi au samedi, des chargements essentiellement nocturnes, des rames qui arrivent la journée. Deux robots électriques allemands pilotent le système. Ils ont coûté à eux seuls un million d’euros.

Le nouvel équipement doit transporter, à terme, la moitié des matières produites sur le site. © Aletheia Press/Morgan Railane

«Merci l’Europe, merci la Région»

Sous le chapiteau d’accueil, Xavier Bertrand, président de la Région Hauts-de-France, salue cette "entreprise familiale qui sait ce que c’est d’investir son propre argent. Nous sommes là pour accompagner les transformations économiques. Merci l’Europe et merci la Région. L’Europe, c’est concret», rappelle l’édile. Plus loin, les cadres de SNCF réseau affichent aussi leur satisfaction : «CB est notre plus gros client avec sept trains par jour», indique Ludovic Petit, responsable commercial fret. «SNCF réseau investit 500 millions d’euros en 2022 dans les Hauts-de-France», ajoute Philippe Griffet, directeur territorial adjoint. Le projet aura coûté 12 millions d’euros dont 2 amenés par la Région en provenance des fonds Feder. Le reste est financé par l’entreprise.