Lance Glasses voit grand

La jeune marque vient de terminer sa première campagne de crowdfunding avec 214 000 € récoltés pour lancer la production de ses lunettes haut de gamme à prix abordable.

Gonzague Petit
Gonzague Petit

Gonzague Petit, fondateur de Lance Glasses.

Gonzague Petit, d’origine lilloise, est à l’origine de la marque Lance Glasses, créée il y a tout juste six mois et incubée à EuraTechnologies depuis juin 2017. Après des études de commerce à Paris, il a vécu quelque temps à Bruxelles avant de rentrer dans la capitale des Flandres. «J’ai travaillé dans les assurances pendant dix mois. Je me suis vite intéressé au remboursement des lunettes par la mutuelle», explique-t-il. De l’ordre de 40%, celui-ci n’est pourtant pas systématique. Autre réflexion : la marge des opticiens, épinglée régulièrement par les médias et les consommateurs. Le jeune entrepreneur, «parti de rien», réfléchit alors à un moyen d’optimiser au maximum le processus de fabrication pour proposer des lunettes haut de gamme à un prix raisonnable. «Notre but est d’offrir des verres avec monture pour moins de 100 €.» Pour ce faire, le jeune entrepreneur a établi avec une petite équipe un parcours industriel sans intermédiaire, sans loyer ni salariés. Les trois associés – Gonzague Petit, Luc Leroy (designer industriel) et Alexandre Livu (web marketing) – lancent une campagne de crowfunding en septembre dernier via la plateforme Kickstarter. «On a créé notre identité de marque de A à Z en interne.» Avec une page d’accueil en anglais et des visuels de mise en scène dans la capitale française, ils espèrent également attirer un public international. La formule est simple : le client choisi sa monture, scanne son ordonnance et ses options de verres. «L’avantage de Kickstarter, c’est que l’on vend avant de produire.» Avec un total de 214 000 €, la levée de fonds est succès. «La majorité des préventes a été vendue en France, aux États-Unis et au Royaume-Uni. En 45 jours, environ 2 000 personnes ont participé au crowdfunding.» Les commandes devraient être prêtes sous trois mois ou plus selon Gonzague Petit et envoyées directement aux particuliers. Forte de ce succès, l’équipe prévoit le lancement d’un seconde collection en 2019 via une nouvelle levée de fonds. Le site e-commerce sera activé entre-temps, avec la possibilité de se faire rembourser par sa mutuelle.

Un procédé optimisé

«Aujourd’hui le made in France abordable n’existe pas sur les lunettes.» Pour maintenir un prix correct, le jeune entrepreneur a établi avec une petite équipe un parcours industriel optimisé. Les montures sont fabriquées dans des usines du Jura, sous la houlette de Luc Leroy, selon un procédé en 80 étapes, dont «les trois quarts à la main». Un laboratoire fabrique les verres et se charge de l’assemblage de la commande. Le design se veut «classique mais pas trop» pour une cible entre 25 et 40 ans. L’équipe a récemment accueilli Karim Bousbaine, ingénieur process et consultant en stratégie. En marge de la seconde collection, elle prévoit par ailleurs le développement d’une application d’essayage en ligne.