L’accès au crédit pour les petites entreprises s’améliore

L’accès au crédit bancaire des PME progresse, d’après la Banque de France. Et si la croissance des encours demeure faible, le problème réside essentiellement dans une faiblesse de la demande et non dans l’offre, estime l’institution.

D’après la Banque de France, l’accès au crédit s’améliore pour les petites entreprises.
D’après la Banque de France, l’accès au crédit s’améliore pour les petites entreprises.
D’après la Banque de France, l’accès au crédit s’améliore pour les petites entreprises.

D’après la Banque de France, l’accès au crédit s’améliore pour les petites entreprises.

La croissance annuelle des encours de crédits des PME progresse de 2 % environ. C’est plus que celle des entreprises prises dans leur ensemble, qui n’a augmenté que de 1,6 % sur la même période. À la base, pour les petites entreprises, la demande d’accès au crédit reste faible. C’est le constat de la Banque de France, qui présentait les résultats de son enquête pour le 3ème trimestre 2014 auprès des entreprises sur leur accès au crédit, lors d’une conférence de presse à Paris. Premier constat, pour Jacques Fournier, directeur général des statistiques de la Banque de France, «la demande de nouveaux crédits est faible». Concernant les lignes de crédit, qui donnent droit à tirage au cours de l’année, la part des PME qui en font la demande ne progresse que légèrement (37 % contre 35 % le trimestre précédent). Et la fréquence de leur utilisation suit la même tendance : 65 % des PME les ont mobilisées ce trimestre au lieu de 64 % au deuxième trimestre. Pourtant, «il y a une amélioration de l’accès au crédit», estime Jacques Fournier. D’après l’étude, 92 % des nouveaux crédits d’investissements ont été satisfaits (en totalité ou à plus de 75 % du montant demandé) au troisième trimestre 2014.

«Un problème de demande»

Au total, pour la Banque de France, le constat général sur l’évolution du crédit est celui d’une faiblesse de la demande. «Notre diagnostic est assuré. C’est essentiellement un problème de demande, et notamment de demande de crédits d’investissement», estime Jacques Fournier. Par ailleurs, l’enquête révèle que 27 % des PME déclare avoir bénéficié d’une diminution des coûts de financement, contre 4 % seulement qui évoquent une hausse. Autre facteur qui devrait fluidifier l’accès des petites entreprises au crédit, «la désintermédiation bancaire est en marche», ajoute Jacques Fournier. En effet, l’évolution globale du financement des entreprises (marchés et banques), est positive d’après les études de la Banque de France. En tout, l’encours de financement s’élève à 1 339 milliards d’euros en août 2014. 60 % de cette somme proviennent des banques, et 40 % des marchés financiers. Mais, tendanciellement, sur l’année, la proportion s’inverse et le financement par le marché est devenu majoritaire. Il concerne essentiellement les grandes entreprises et, à la marge les ETI (entreprises de taille intermédiaire), mais les PME en sont quasiment exclues. Pour autant, cette tendance «libère de la place pour faire des crédits aux PME. La désintermédiation au sens large, en assurant une palette de financements, est une façon de concilier les exigences prudentielles nécessaires des banques et les besoins de financement des PME», analyse Jacques Fournier.

Les TPE affaiblies hésitent à investir

Sous-jacent à cette faiblesse de la demande de crédit chez les petites entreprises, la Fédération des centres de gestion agréés (FCGA) dresse le panorama d’une situation économique tendue chez les TPE. Leur chiffre d’affaires moyen a diminué de 0,4 % en 2013, après une diminution de 0,5 % l’année précédente. Et le résultat courant brut moyen s’est déprécié de 1,1 %, poursuivant la chute de 2,5 % de 2012. Bref, non seulement les résultats de l’activité sont en diminution, mais, en plus la rentabilité continue de baisser. Globalement, le résultat courant moyen des TPE s’élève à 49 000 euros bruts annuels, voire 41 000, si on exclut le secteur santé. Mais les situations sont très diversifiées : un tiers des TPE gagnent entre 17 000 et 34 000 euros, 17 % moins que le Smic, 21 % entre 34 000 et 54 000 euros, et 29 % plus de 51 000 euros. La pharmacie, l’optique, les taxis-ambulanciers, les prothésistes dentaires et le tabac-jeux-journaux sont les professions qui s’en sortent le mieux. À l’autre extrémité, on trouve l’esthétique-parfumerie, la mercerie, le toilettage des animaux et les coiffeurs à domicile. «L’économie reste atone. Deux secteurs seulement connaissent une évolution positive», détaille Yves Marmont, vice-président de la FCGA. Pour le premier, le transport, non seulement le chiffre d’affaires est en augmentation (+1,8 %), mais le résultat courant suit. En revanche, si le chiffre d’affaires des détaillants alimentaires connaît une variation positive, le résultat courant est en baisse de 1,1 %.