La Trilogie Mozart/Da Ponte jusqu’au 28 mars à Bruxelles

L’événement lyrique de ce début d’année a pour cadre la Monnaie à Bruxelles avec la Trilogie Mozart Da Ponte mise en scène par le collectif artistique français Clarac-Deloeuil > le lab et dirigée par Antonello Manacorda.

© Forster-La Monnaie De Munt
© Forster-La Monnaie De Munt

Avec la Trilogie Mozart/Da Ponte, trois chefs-d’œuvre intemporels nés de la fructueuse collaboration entre Mozart et le librettiste Da Ponte sont à l’affiche de la Monnaie : Le nozze di Figaro (1786), Così fan tutte (1789) et Don Giovanni (1787). Trois opéras présentés comme s’il s’agissait d’une seule histoire : une comédie humaine en trois volets, reliés par de multiples analogies thématiques et stylistiques mais aussi par les fulgurantes inspirations de leurs créateurs. Ces productions ambitieuses, coréalisées avec le Teatro Massimo di Palermo, seront mises en scène par le duo Clarac-Deloeuil > le lab, une équipe qui s’est distinguée à la Monnaie avec Mitridate, re di Ponto en 2016.

Trois opéras ancrés dans «l’ici et maintenant»

Bruxelles aujourd’hui. C’est au coeur de la capitale européenne que le collectif artistique français veut conjuguer les opéras de Mozart avec «l’ici et maintenant» et mise pour ce faire sur le médium vidéo. Ainsi, parallèlement aux répétitions des trois opéras, il a réuni une équipe de tournage au grand complet et emmené tous les chanteurs de la distribution dans 23 lieux surprenants de Bruxelles.

© Forster-La Monnaie De Munt

Si chaque œuvre est une entité autonome qui peut être vue indépendamment des autres, l’ensemble est pensé et conçu comme un tout global, à l’instar d’une série. La mise en perspective de ces trois chefs-d’œuvre mozartiens révèle de nouvelles significations et confronte les spectateurs à des interrogations actuelles. Cependant, si cette lecture invite à un jeu intertextuel, les metteurs en scène veillent à ce que les spectacles soient aussi accessibles à ceux qui découvrent l’opéra.

Cette trilogie joue avec les codes du théâtre classique des XVIIe et XVIIIe siècles et les artisans de ce projet s’approprient et réinterprètent en particulier «la règle des trois unités» que le poète Boileau résume ainsi dans son Art poétique : «Qu’en un lieu, qu’en un jour, un seul fait accompli/Tienne jusqu’à la fin le théâtre rempli

En l’occurrence, tous les événements de la Trilogie Mozart/Da Ponte ont lieu à l’intérieur d’un immeuble dans lequel vivent et évoluent les personnages, une copropriété que le spectateur explore en épiant à travers les murs, en naviguant des parties communes aux pièces à vivre. À l’unité de lieu permise par les éléments scénographiques s’ajoute l’unité de temps car ces trois opéras se déroulent simultanément, mais l’attention de l’auditeur est successivement portée sur l’une puis l’autre intrigue au fur et à mesure des représentations. L’unité d’action est ainsi préservée et les focus successifs sur la vie fourmillante de cet immeuble donnent peu à peu à voir la Trilogie Mozart Da Ponte comme une série de fiction, une saga familiale.

Le chef d’orchestre Antonello Manacorda – salué pour ses interprétations récentes de Lucio Silla et Die Zauberflöte –, dirigera l’orchestre symphonique de la Monnaie tandis que les principaux chanteurs passeront d’une œuvre à l’autre : Robert Gleadow (Figaro puis Leporello), Riccardo Novaro (Don Alfonso puis Antonio), Björn Bürger (Il Conte di Almaviva puis Don Giovanni), Lenneke Ruiten (Donna Elvira puis Fiordiligi), Sophia Burgos (Zerlina puis Susanna) et Simona Saturova (La Contessa di Almaviva puis Donna Anna).

© Forster-La Monnaie De Munt

Représentations jusqu’au 28 mars au Théâtre Royal de la Monnaie à Bruxelles. Renseignements et réservations au 00 32 22 29 12 11 ou sur www.lamonnaie.be