Entreprises
La transmission et la reprise d'entreprise en Moselle, défi majeur
Le jeudi 24 février prochain, la CCI Moselle Métropole Metz organise un atelier collectif sur la transmission/reprise d’entreprise. Une initiative au cœur d’une actualité où les ambitions d’entreprendre dans notre pays, et a fortiori en Moselle, n’ont jamais été aussi fortes. Mais céder, tout comme reprendre, cela ne s'improvise pas...
Le jeudi 24 février, de 11 h à 12 h, la CCI Moselle Métropole Metz, en partenariat avec la Chambre de métiers et de l’artisanat 57 et la région Grand Est, organise un atelier collectif sur YouTube. Thème du jour : la cession/reprise d’entreprise. À travers des témoignages de cédants et repreneurs, de partages d’expériences sera abordée une vraie problématique de l'entrepreneuriat. Souvent encore trop mal connue. Et pourtant...
Le visage de la reprise en Moselle : des femmes et des hommes d'abord
Quelques chiffres sur la Moselle pour avoir une idée du panorama de la transmission/reprise et de ses enjeux dans le département où quelque 8 000 entreprises sont à céder chaque année. 30 % des dirigeants mosellans ont 50 ans ou plus. Et, comme les salariés, ils cessent en général leur activité à partir de 60 ans. L’industrie est en Moselle la filière la plus concernée par le vieillissement de ces chefs d’entreprise, dans cette même problématique que la construction. L’absence de repreneurs est encore plus urgente pour le commerce de proximité. On pense aussi à l’économie située en ruralité. Dans le département, la moyenne d’un repreneur est de 46 ans. La transmission est un défi majeur pour maintenir le tissu productif.
D'abord des TPE...
Dès lors, on peut se poser la question : qu’est-ce qui motive un repreneur ? Une enquête menée par Infopro Digital Études livrait quelques révélations intéressantes. Le critère dépassant tous les autres : le potentiel de croissance de l’entreprise (55 %). Loin devant la rentabilité potentielle (37 %) ou la valeur financière de l’entreprise (25 %). Une reprise d’entreprise ne se mesure donc pas au seul plan économique. Il s’agit d’avoir une vision à long terme et de parier sur l’humain. L’humain, justement, c’est le troisième critère le plus souvent cité dans l’attractivité d’une entreprise, qui prend en compte la proximité avec l’équipe et les compétences propres à chaque employé. C’est ici une logique. La grande majorité des entreprises trouvant un repreneur sont des TPE (54 %) ou des PME (28 %).
Une question sociétale
D’après l’Observatoire de la transmission des TPE/PME, les entreprises cédées emploient en moyenne six salariés au moment de la reprise. En France, ce sont quelque 185 000 entreprises susceptibles d’être cédées chaque année, soit un vivier de 750 000 emplois à préserver. Mais, le tissu économique est composé de 80 % d’entreprises de moins de deux salariés et certaines sociétés sont non transmissibles quand d’autres sont cédées à la famille du dirigeants ou aux salariés. Avec cette conséquence : seules 5 000 à 7 000 transactions annuelles sont actées. Pour une entreprise à céder, cinq repreneurs sont sur les rangs. À la lecture de ce panorama synthétique, on mesure l’importance de la question. Elle sera sans doute peu ou pas évoquée lors des prochaines joutes électorales à venir. C’est bien dommage. Car le savoir-être et le savoir-faire du quotidien méritent la plus grande des attentions et un soutien sans faille. Au-delà des mots et des intentions de circonstances.
Plus d'infos :
entreprendre@moselle.cci.fr
Les intervenants :
Cécile
Benoit-Bouchard - conseillère entreprise CMA57
Doriane
Stark - responsable du pôle entrepreneuriat CCI57
Philippe
Houillon - président du cabinet PH Conseil
Franck
Picard - expert-comptable et commissaire aux comptes cabinets Exco
Michel
Faigle - cédant de la boucherie-charcuterie Faigle à Abreschviller
Sophie
Schirtzinger - repreneuse de Buro Conseil Woippy
Pierre
di Benetto - cédant de Buro Conseil Woippy