Tailly-l’Arbre-à-Mouches
La tradition des sapins de Noël cultivés au château
Depuis les années 70, la famille Leclerc de Hauteclocque cultive des sapins de Noël. Ce sont des Nordmann, en très grande majorité, et des épicéas. Ils sont vendus à des grandes surfaces, des jardineries, des collectivités…
Lancée dans les années 70 par Hubert Leclerc de Hauteclocque, la production et la vente de sapins de Noël sont une tradition au château de Tailly. Elles se sont développées d’année en année pour atteindre 15 hectares entre Wiry-au-Mont et Tailly-l’Arbre-à-Mouches : «Cela me rappelle mes parents, confie Bénédicte Coste Leclerc de Hauteclocque, sa fille, désormais propriétaire du domaine de Tailly. Ils passaient tout leur mois de novembre à cette activité. On ne les voyait quasiment pas. Je ne pouvais pas arrêter cela. Par ailleurs, cette activité est indispensable, essentielle pour entretenir le château».
Le sapin est une arme anti-crise
Un château historique car il a été la demeure de son grand-père, le maréchal Philippe Leclerc de Hauteclocque qui durant la Deuxième Guerre mondiale, à la tête de la deuxième DB, a notamment libéré Paris et Strasbourg il y a 80 ans.
A 75% , les sapins cultivés sont des Nordmann, prisés car leurs épines ne tombent pas. Le restant étant des épicéas, renommés pour leur douce odeur. Ils sont replantés quand ils ont 2 ans. En moyenne, ils sont coupés vers 7-8 ans quand ils mesurent environ 2 m. Pour s’adresser à une clientèle la plus large possible, des tailles de 80 cm jusqu’à plusieurs mètres sont possibles. Ainsi, la commune de Blangy-sur-Bresle en Seine-Maritime en a commandé un de 9 mètres de haut cette année : «Les gens veulent des sapins de plus en plus grand, a remarqué Bénédicte Coste Leclerc de Hauteclocque. Le sapin de Noël est rassembleur. C’est une arme anti-crise. »
Cette année pluvieuse aura été bénéfique, ils sont plus touffus. Environ 7 000 sont vendus chaque année dans le nord de la France et en région parisienne. Les 10 000 sont espérés dans l’avenir. La clientèle est composée de jardineries souvent renommées, de fleuristes, d’enseignes de la grande distribution, de collectivités (mairies, communautés d’agglomération…), de particuliers heureux de venir les chercher au château et même d’associations de parents d’élèves.
Tout est réalisé sur place
« Certains clients pourraient faire appel à des centrales d’achats, souligne Bénédicte fort justement. Ils nous contactent beaucoup grâce au bouche-à-oreille car nous produisons localement. Sur les sapins, des étiquettes indiquent la provenance des sapins. Nous en avons même une sur laquelle figure le château. »
De la coupe des arbres jusqu’au conditionnement en passant par le flocage de différentes couleurs : blanc, rose fuschia, rouge foncé, violet, noir avec des paillettes, bleu turquoise… tout est réalise sur place. Même les boxes en bois fabriqués pour le transport des sapins. Pour des raisons écologiques et économiques, 60 à 70% sont récupérés pour être réemployés la saison d’après.
Les grosses commandes partent par transporteurs. Les plus petites sont livrés par un salarié ou par Bénédicte Coste Leclerc de Hauteclocque elle-même, pourtant très occupée au niveau professionnel comme associatif : «Marquage de ceux à couper, conditionnement…, je mets aussi la main à la pâte», sourit-elle, se rappelant toujours au souvenir de ses parents. «Durant plusieurs semaines, les sapins occupent une douzaine de personnes. Des saisonniers viennent chaque année sur leurs RTT ou leurs vacances pour nous aider.»