La tête de l’Emploi...

Un chômage à la baisse un peu partout dans la région et une pénurie de collaborateurs qualifiés grandissante, cherchez l’erreur ! 

La tête de l’Emploi...

Dans la dernière livraison des chiffres de la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités sur les demandeurs d’emploi, tous les indicateurs apparaissent au vert. C’est baisse à tous les étages. Pour prendre le seul cas de la Meurthe-et-Moselle «au troisième trimestre 2021, le nombre de demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi et sans activité (catégorie A) s’établit en moyenne sur le trimestre à 34 790. Ce nombre baisse de 4,1 % sur un trimestre (soit - 1 470 personnes) et de 8,5 % sur an», peut-on lire dans le baromètre de la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités. Si on pousse le prisme d’une façon encore plus locale, à l’échelle de la Métropole du Grand Nancy : «au troisième trimestre, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A s’établit en moyenne à 13 680. Ce nombre baisse de 4,9 % sur un trimestre (soit - 710 personnes) et de 8,9 % sur un an.» L’aspect purement statistique est loin de corroborer les ressentis du terrain. La donne n’est pas nouvelle mais elle apparaît s’être grandement accentuée depuis quelques mois. Effet de la crise sanitaire et de ses dommages collatéraux sur la notion même d’employabilité ? Peut-être ! Depuis le mois de septembre et à l’heure d’une reprise d’activité éclair, à l’instar de la pénurie de matériaux, celle de main-d’œuvre n’a jamais autant été mise en avant. «Comment allons-nous continuer à construire demain ?», s’interrogeait mi-octobre Alban Vibrac, le président de la Fédération du BTP de Meurthe-et-Moselle devant ses troupes à l’occasion de son assemblée générale annuelle. Même son de cloche dans l’industrie, la restauration, les services à la personne. À ces métiers sous tension classique s’ajoutent aujourd’hui quasiment l’ensemble des secteurs d’activité. Le 15 novembre, l’écosystème de l’agroalimentaire lance la première édition de la Semaine nationale de l’emploi en agroalimentaire. «Souvent écornée, l’image de notre secteur fait défaut aux entreprises qui offrent pourtant de belles perspectives», assure l’Agria Grand Est (Association régionale des industries agroalimentaires). En octobre, c’était la filière bois dans son ensemble qui organisait des opérations de sensibilisation et de découverte, histoire de capter de potentiels candidats. À la fin du mois, le secteur industriel organisera sa traditionnelle Semaine de l’industrie (du 22 au 28 novembre). À chaque semaine, son opération séduction, signe d’une problématique grandissante que cette redondante pénurie de main-d’œuvre qualifiée. Et si tout cela n’était qu’une question de réelle revalorisation (salariale notamment) des métiers ? Pas si sûr...