La stratégie de développement économique du territoire au crible

Le CRITT M2A a accueilli durant plusieurs semaines l’exposition intitulée "Artois comm., terre d’innovation". Ce travail a mis en lumière la dynamique économique qui anime les territoires du Bruaysis et du Béthunois.

La stratégie de développement économique du territoire au crible
D.R.

Une exposition qui a permis de redécouvrir la Norsodyne.

 L’exposition a été initiée lors de l’automne dernier à l’occasion de la Semaine de l’initiative. Toutefois, Pierre Moreau, vice-président d’Artois comm. en charge des questions économiques, a souhaité qu’elle soit visible pendant plusieurs semaines afin que le grand public puisse mesurer l’évolution et la dynamique que connaît à l’heure actuelle cet ancien secteur minier.

La structure intercommunale, à travers cette présentation, a également voulu toucher une autre cible, en l’occurrence les acteurs socio-économiques. En clair, il s’agissait d’insister sur les atouts d’Artois comm. et ainsi d’attirer d’éventuels investisseurs sur un territoire qui a su renforcer son attractivité.

Orchestrée autour d’une série de portes ouvertes, le dernier temps fort s’est déroulé le 16 février.

Pour le visiteur lambda comme pour le chef d’entreprise, ce fut en préambule l’occasion de découvrir le campus  technologique de la Porte-Nord, et notamment le CRITT M2A, laboratoire international de recherche sur les phénomènes vibro-acoustiques dans l’automobile, qui hébergeait cette exposition. En effet, beaucoup ont été surpris de découvrir ce pôle dédié à la recherche, avec notamment son centre d’essais turbo, qui travaille avec des constructeurs du monde entier.   

 Plasturgie, automobile et BTP. En ce qui concerne l’exposition, elle était déclinée en trois axes, permettant de cibler la stratégie d’Artois comm. en matière de développement économique. Trois espaces ont été consacrés aux filières d’excellence que sont la plasturgie, le BTP et l’automobile. A l’heure où l’emploi industriel souffre sur le sol français, Artois comm. est parvenue à maintenir le cap dans ce domaine en optant pour un modèle qui ne cesse d’évoluer. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : 35% des emplois à l’échelle de la communauté d’agglomération sont industriels, contre un peu plus de 20% au niveau régional et 15% pour le national.     

En guise d’introduction à ce vaste étalage de savoir-faire, il était rappelé qu’entre la plasturgie et le Bruaysis, c’est une vieille histoire d’amour, remontant au temps de l’exploitation charbonnière. En effet, dès les années 1950-1960, l’institution Houillères avait réfléchi à la production d’une résine appelée Norsodyne, issue de l’industrie carbochimique. Les ingénieurs des laboratoires de Mazingarbe et surtout de Bruay-la-Buissière s’étaient penchés sur le sujet avec acuité. De nombreux brevets avaient été déposés et de multiples champs d’application pour cette matière plastique avaient été explorés. Un prototype d’habitation en Norsodyne avait d’ailleurs été mis au point à Bruay et présenté au Salon des arts ménagers de Paris. Finalement, l’arrêt progressif de l’exploitation charbonnière sonna le glas de la prometteuse Norsodyne.

 Des industries associées à la recherche et à la formation. Cependant, les jalons d’une tradition de la plasturgie étaient posés, et aujourd’hui une filière d’excellence s’est structurée autour de cette thématique. On y retrouve des géants tels que Plastic omnium ou Faurécia, mais aussi tout un maillage de PMI qui sont positionnées sur des marchés de niche. «On découvre toute une série de métiers, allant du CAP au master. Il existe aussi une grande variété de process de fabrication», constate un retraité venu en voisin.  Artois comm. a tenu à montrer les passerelles qui existe entre la formation et les entreprises. Pour beaucoup de jeunes du cru, la plasturgie offre de réelles perspectives au niveau local. Par ailleurs, des structures de recherche se sont développées, via l’université d’Artois ou d’initiatives des décideurs locaux comme le CREPIM, qui teste l’ignifugation des matériaux.

Le deuxième pilier de cette exposition, l’automobile, explique l’importance qu’a revêtue cette industrie au moment de la reconversion. Forte de la Française de mécanique à Douvrin et de la Société de transmissions automatiques à Ruitz, Artois comm. dispose en son sein de deux véritables locomotives et, surtout, de deux outils au service de l’innovation.

Enfin, les quelque 1 000 personnes qui se sont intéressées à cette exposition ont pu se familiariser avec la filière d’excellence BTP, se situant en phase d’expansion. Là aussi, la formation sera placée au cœur des enjeux et des investissements conséquents vont être, par exemple, consentis au lycée de travaux publics Bertin de Bruay. Ce dernier va conforter sa position de référence nationale dans son domaine de compétences. Par ailleurs, ce pôle, impulsé par Artois comm., ne devrait pas tarder à faire parler de lui car l’assemblée générale de l’association qui pilotera ce projet s’est tenue il y a quelques jours.

D.R.

Les savoir-faire des industries locales ont été mis en avant.