La Socarenam veut diversifier son offre de produits
Entre une visite ministérielle, des négociations avec les élus, l’atelier et le bureau d’études, Philippe Gobert, PDG de la Socarenam, spécialisée dans la construction de bateaux, nous a fait visiter son usine et répondu à nos questions. Rencontre d’un dirigeant qui veut voir plus grand.
C’est à un nouvel horizon qu’aspire la Socarenam à l’approche de son soixantième anniversaire : l’export et un changement de taille dans son offre de produits. Fondée à Calais par une société normande qui avait besoin d’une filiale pour entretenir sa flotte, dix ans plus tard, cette même société reprend les chantiers Baheux et répare, rénove, construit des bateaux de pêche. Au début des année 1990, elle se diversifie avec des commandes de la marine nationale. Remorqueurs portuaires et côtiers défilent dans les ateliers. Les années 2000 voient les navires grossir : la Socarenam construit les remorqueurs qui tirent le porte-avion Charles de Gaulle. Ces trois dernières années, la Socarenam construit des patrouilleurs légers pour la Guyane, des engins de débarquement et des vedettes pour la Gendarmerie. «C’est une histoire familiale, celle d’une PME qui se bat», résume Philippe Gobert.
80% des salariés issus de l’apprentissage
Depuis quelques décennies, les chantiers se sont donc diversifiés sur les sites de Dunkerque, Calais, Boulogne-sur-Mer, Etaples et Saint-Malo. La Socarenam livre entre cinq et dix bateaux par an, compris entre 10 et 80 m, s’appuyant sur 230 salariés en CDI et une vingtaine d’apprentis. «Notre ressource humaine est issue à plus de 80% de l’apprentissage. Il faut du temps pour former à ce type de métier. Ensuite, c’est quasiment toujours le CDI», explique Philippe Gobert. Et le secteur recrute : 10 CDI ont été pourvus à Etaples afin de soutenir la production de patrouilleurs pour les Douanes. Dans la cale, l’assemblage des cinq pièces majeures qui constituent la plupart des bateaux se termine. Des plaques qui frôlent les 8 mm d’épaisseur soudés au fil des semaines. Ce savoir-faire commence à trouver quelques débouchés à l’international, grâce à la récurrence de ses commandes publiques, notamment d’ordre militaire. «On parle avec le Liban, mais rien n’est fait», évoque prudemment le dirigeant. «Mais c’est vrai qu’être retenu par l’Etat français est indispensable pour exporter», ajoute-t-il. La Socarenam parie sur un futur équipement d’outillage (public ?) afin de pouvoir construire des bateaux de plus de 100 m. Un élargissement de ses capacités qui pourrait déboucher sur de nouvelles commandes en France et à l’étranger…
Dans la cale sèche, deux bateaux sont en cours de réalisation.