La sécurité, un métier à part entière
Au fil des dernières années, la sécurité est devenue une priorité absolue sur les chantiers. De quoi en faire un métier à part entière. Témoin Reynald Pierru.
A l’aube de la quarantaine, fort d’une expérience de 12 ans comme conducteur de travaux dans le milieu du BTP, Reynald Pierru souhaite donner une autre orientation à sa carrière. Son expérience lui a enseigné la place grandissante prise sur les chantiers par la coordination sécurité et protection de la santé (SPS). «Dès que deux entreprises travaillent sur un chantier, que ce soit en simultané ou de manière successive, le maître d’ouvrage a l’obligation d’avoir un coordinateur pour ces questions», indique M. Pierru. Le décor est planté… L’action du coordinateur s’engage dans de multiples directions : il doit veiller à l’hygiène et à la santé du personnel, prévenir la pollution des sols, des nappes phréatiques et de l’air, maîtriser l’énergie et les ressources en eau, prévenir les nuisances causées aux riverains et organiser la gestion des déchets. Des activités multiformes qui exigent la présence du coordinateur «au minimum une fois par semaine» sur le chantier, précise notre interlocuteur. Quand on saura qu’au moment de notre rencontre, M. Pierru avait en charge six chantiers, on comprendra que ce n’est pas une sinécure…
Eloge de la couveuse. Reynald Pierru passe par la couveuse d’entreprise Littoral Opale où son projet est testé sous l’enseigne «Terre Opale SPS». Entré en couveuse en mars, il y est toujours actuellement et s’y sent bien. «Ça évite de se retrouver seul face aux problèmes qui peuvent surgir», commente-t-il sobrement. Parmi les problèmes qui peuvent se poser dans ce métier neuf qui date des années 90, la difficulté de trouver un assureur. «La responsabilité du maître d’ouvrage sur la bonne conduite du chantier n’est pas seulement morale, elle est pénale», souligne M. Pierru. Missionné par le maître d’ouvrage, le coordinateur SPS endosse cette responsabilité. De quoi rendre certains frileux… Voilà qui n’empêche pas M. Pierru d’aller de l’avant : conscient que le BTP souffre actuellement et que, même en période faste, il sera toujours caractérisé par des à-coups, il songe à se développer en assurant aussi le contrôle des engins de levage. «Cela m’apportera des revenus réguliers», pointe-t-il avec raison.