La région attire de plus en plus de visiteurs chinois
Si Paris reste l'une des destinations préférées de la clientèle chinoise, les Hauts-de-France, de par leur proximité, mais aussi grâce aux efforts fournis par le Comité régional de tourisme, tirent leur épingle du jeu. En témoigne la hausse constante des touristes venus de Chine dans la région.
«La clé d’entrée du tourisme chinois, c’est le patrimoine», introduit Jean-Philippe Gold, directeur du Comité régional de tourisme (CRT). Les Hauts-de-France ont accueilli près de 80 000 visiteurs chinois en 2018. Selon le directeur, la progression est continue depuis 2008. Rien que pour l’hébergement, cela représente environ 1,7 million d’euros de retombées économiques. Situé au carrefour de l’Europe et proche de la Capitale, la région peut se targuer d’une certaine attractivité. Au patrimoine, Jean-Philippe Gold ajoute la notion «d’art de vivre à la française», très prisé au-delà des frontières. Ainsi, le champagne dans l’Aisne est l’un des fers de lance du tourisme chinois en Hauts-de-France. «L’immersion dans la région permet aux visiteurs d’avoir une meilleure vision des territoires, en dehors de Paris.» Ainsi, les différents tours passent par plusieurs destinations phares de la région, depuis Chantilly jusqu’à Lille, en passant par Amiens, Saint-Quentin ou encore Château-Thierry. Les Hauts-de-France peuvent également tabler sur une notion de service et d’accueil appréciée : «Il y a une notion de contact à Lille.» Pour aller plus loin et internationaliser les offres, le CRT a mis au point une formation en quinze jours dédiée aux étudiants chinois résidant en Hauts-de-France et qui souhaiteraient devenir guides accompagnants dans les musées.
Augmenter l’attractivité régionale
à l’international
«Dès 2008, nous avons recruté une collaboratrice chinoise qui fait régulièrement des séjours entre la France et la Chine.» Pour le CRT, ce pied-à-terre fait partie de la stratégie d’accroissement de l’attractivité de la région. «Elle présente les actualités et tente de répondre aux besoins.» Le Comité travaille avec une cinquantaine de tours-opérateurs chinois. En 2018, 26 000 visiteurs chinois sont passés par le CRT pour leurs séjours. «Il faut que les territoires viennent se déplacer avec nous en Chine.» La clientèle a par ailleurs évolué depuis une dizaine d’années. Si le premier marché était constitué de circuits arpentant 10 pays en 15 jours, la clientèle visée aujourd’hui cherche à prendre son temps. «C’est un public qui est déjà venu en Europe.» Enfin, un troisième marché se développe, celui des séjours groupés entre amis ou en famille personnalisés, pour lesquels plusieurs typologies de produits touristiques sont disponibles. «Notre clientèle est aisée, le budget moyen total est de 2 000 € par jour et par personne.» De plus en plus de Chinois de la classe moyenne ont un revenu leur permettant de voyager à l’étranger. Selon le rapport de l’European Travel Commission, la France a accueilli 2,2 millions de touristes chinois en 2018, qui ont généré 4 milliards d’euros en termes d’achats. L’objectif pour le CRT est d’augmenter de 15% le nombre d’arrivées sur les Hauts-de-France en 2019.
Tradi’Balade, un
service de plus en plus plébiscité
«Le CRT nous a mis en relation avec un premier tour-opérateur chinois en 2017. Depuis, nous sommes de plus en plus sollicités», relate Leah Weitzmann, chef de projet événementiel chez Tradi’Balade. La société propose des tours en 2CV commentés. Créée en 2010, l’entreprise compte deux salariés et plusieurs stagiaires. Avec une flotte de six voitures, Tradi’Balade répond aux demandes des particuliers, des entreprises et des tour-opérateurs. «Pour les visiteurs chinois, nous proposons un roadbook en mandarin.» Le tour dure une trentaine de minutes à travers les plus célèbres bâtisses du Vieux-Lille. «Avant, les groupes ne venaient que deux heures dans la ville pour faire la visite. Désormais, de plus en plus restent une nuit.» Un signe encourageant pour les offres touristiques du territoire. «En 2017, nous avons accueilli 2 274 personnes.» Des chiffres variables d’une année à l’autre suivant les réservations. Si pour l’instant, la fréquentation reste trop faible pour recruter des salariés bilingues en mandarin, cela pourrait être un axe de développement si la demande s’intensifie.
«Il faut que les territoires viennent se déplacer avec nous en Chine.»