La recherche voit grand à l’université de Bourgogne

Un peu plus de 1 500 chercheurs de l’université de Bourgogne planchent sur une diversité de sujets. Certains d’entre eux créeront une start-up, d’autres céderont leur recherche à une entreprise, alors que quelques-uns mettront leurs compétences et leur laboratoire au service d’un partenariat avec des acteurs économiques. En janvier, le futur établissement public expérimental augmentera leurs capacités de travail.

Les travaux menés dans les laboratoires par les chercheurs peuvent être valorisés dans le monde économique grâce à l’intervention de la SATT Sayens. (© A.Cheziere)
Les travaux menés dans les laboratoires par les chercheurs peuvent être valorisés dans le monde économique grâce à l’intervention de la SATT Sayens. (© A.Cheziere)

Aliment et environnement ; vigne et vin ; patrimoine et territoire ; photonique et matériaux avancés ; apprentissage et soin ; santé et ingénierie moléculaire… Les six domaines de recherche de l’université de Bourgogne englobent le travail des 1 537 chercheurs de l’établissement. « Nous touchons à tous les domaines, mais nous avons quelques projets comme les matériaux et la métallurgie des poudres qui se destinent, par exemple, aux industries du nucléaire, de la défense ou de la haute précision » explique Laurent Gautier, vice-président de l’université de Bourgogne délégué à la valorisation de la recherche.

Les travaux sur l’intelligence artificielle et ses applications, la santé liée à la motricité ou encore la transition agroalimentaire, en incluant la vigne et le vin, se démarquent aussi. « Les sciences humaines et sociales sont aussi sollicitées, car la dimension historique, géographique ou sociale peut entrer en ligne de compte pour de l’analyse de données et de la prescription en aide à la décision, notamment pour les collectivités. »

La SATT Sayens, un outil essentiel

Dans la démarche de valorisation et de transfert de la recherche, un acteur majeur entre en action à l’université de Bourgogne : la SATT Sayens. « Elle assure le lien entre recherche et le monde économique, mais aussi les investissements et accompagne la création de start-ups, les potentiels transferts… » Depuis 2013, la Société d’Accélération du Transfert de Technologies, SATT, transforme le travail des chercheurs en innovation au profit des entreprises et des start-ups, source de croissance et de création d’emplois. « La SATT peut intervenir dans le transfert par le biais d’une licence ou faciliter la création de start-ups. Elle agit sur un autre volet, celui de la R&D, en partenariat avec des entreprises qui la sollicite afin de s’associer les compétences de l’université de Bourgogne. »

Laurent Gautier rappelle que plusieurs dispositifs permettent de conclure un contrat afin que les chercheurs de l’université de Bourgogne travaillent au service du monde économique. Les chiffres traduisent le rôle de la SATT Sayens dans la valorisation de la recherche avec 840 actifs de propriété intellectuelle dont 382 brevets déposés, mais aussi 15 start-ups créées qui sont issues des laboratoires de l’université comme Sintermat, Ektah, SON SAS ou encore H2Vows.

Enfin, 780 contrats R&D ont été signés avec des entreprises pour un chiffre d’affaires de cinq millions d’euros. La SATT Sayens encadre ainsi le partenariat entre l’entreprise Lallemand Œnologie et les chercheurs de l’Institut universitaire de la vigne et du vin. De ce travail, est née une souche contribuant à la stabilisation oxydative des vins blancs. La souche a été licenciée à Lallemand qui la commercialise aujourd’hui sous le nom de Glutastar.

A plusieurs, on est plus fort

À partir du mois de janvier, l’université de Bourgogne deviendra Établissement Public Expérimental. Une dizaine de partenaires vont ainsi fusionner. L’université de Bourgogne s’est entourée de l’ESC Dijon-Bourgogne ; les écoles d’ingénieurs CESI, ESEO, ESTP ; l’École Supérieure de Musique Bourgogne-Franche-Comté (ESM) ; le campus de Dijon de Science Po ; le Centre Hospitalier Universitaire de Dijon et le Centre de lutte contre le cancer Georges-François Leclerc (CGFL) ; l’École Supérieure des Arts Appliqués de Bourgogne (ESAAB) ; l'École Nationale Supérieure d'Art (ENSA) et le CROUS Bourgogne-Franche-Comté.

« Ce qui va changer pour la recherche, c’est que nous aurons une plus grande force de frappe à l’échelle internationale, que cela facilitera les collaborations et le travail des chercheurs » insiste Laurent Gautier. Ce seront ainsi plus de 1 600 chercheurs et enseignants-chercheurs soit 55 % des effectifs régionaux qui œuvreront de concert dans plus de 32 laboratoires.

Pour Aletheia Press, Nadège Hubert