Sport et bien-être au travail

La pratique sportive, vecteur méconnu de productivité

Courses matinales, piscine durant la pause déj, réunion marchée… Tous les moyens sont bons pour mettre la santé au cœur de la politique d’entreprise. Améliorant la productivité entre 6 à 9%, le sport en entreprise n’a rien du gadget. Mais comment l’instaurer ? C’était le thème d’une table ronde donnée le 27 février dernier à la Cité des Echanges de Marcq-en-Barœul.

Stéphane Diagana, ancien champion français et ambassadeur d’Harmonie Mutuelle, et Yann Orpin, président du MEDEF Lille Métropole. © Mighty Productions
Stéphane Diagana, ancien champion français et ambassadeur d’Harmonie Mutuelle, et Yann Orpin, président du MEDEF Lille Métropole. © Mighty Productions

Que l’on soit coureur ou non coureur, team canap’ ou sportif, en télétravail, sur chantier, ou dans des bureaux, l’activité physique est primordiale. En travaillant, elle semble plus compliquée à réaliser, mais elle est nécessaire pour notre organisme et pour être productif. Le 27 février dernier, à la Cité des Echanges de Marcq-en-Barœul, Harmonie Mutuelle et le Medef proposaient une table-ronde sur ce thème du sport comme levier de performance en entreprise.

Et malheureusement le constat n'est pas brillant : 95% de la population en France est considérée comme trop sédentaire. « C’est un chiffre alarmant. Au-delà de son taux particulièrement élevé, cela représente des risques considérables pour la santé, introduit Stéphane Diagana ex-athlète et ambassadeur d’Harmonie mutuelle en rappelant que la sédentarité se traduit par l’inactivité physique et le fait de rester assis longtemps. Passer 7 à 10 heures assis ou au repos par jour et les répercussions sur le corps sont graves : diabète, cancer, ostéoporose, maladie cardiovasculaire, hypertension artérielle…».

Quels leviers d’action ?

Pourtant, en entreprise, rester assis dans un bureau toute une journée est la norme, excepté bien sûr pour les salariés présents sur des chantiers. «Dans la situation actuelle, il ne faut pas se questionner sur la retraite à 64 ans, mais plutôt : est-ce qu’on arrivera à travailler jusqu’à 50 ans ?» alerte le sportif. Selon l’OMS, pour les personnes âgées de plus de 17 ans, il faudrait avoir une activité physique de 15 à 30 minutes par jour 5 fois par semaine. Les jours au travail il faut donc maintenir une activité physique... Et, c'est une chance, les études démontrent aussi que le sport permet un gain de productivité des équipes de 6 à 9% au sein de l'entreprise.
De quoi, doublement encourager les entreprises à se mobiliser sur cette question. C'est le cas d'Artemis Group, basé à Noyelles-sous-Lens. «Depuis 6 ans, on a mis en place des salles de sport, des cours de crossfit avec un coach, détaille Orida Morabet, responsable comptable chez Artemis Group. Nous avons un partenariat avec un club de boxe, alors on crée des événements avec eux et une fois par semaine on fait de la boxe tous ensemble». Et pour que les collaborateurs puissent faire une pause sport quand ils le souhaitent, des vestiaires sont mis à disposition pour eux.
Des solutions il y en a pourtant. Et certaines entreprises des Hauts-de-France travaillent dessus depuis quelques années déjà. De la plus classique à un coût zéro, jusqu’à l’aménagement des bâtiments, tout est possible en fonction du budget de la société.

Attirer de nouveaux profils

L’entreprise marcquoise Anywr, est allée encore plus loin. «Nous avons investi dans une villa à Marcq-en-Barœul avec piscine chauffée. Aujourd’hui, mes collaborateurs vont nager sur leur temps du midi, on organise des courses à pied, des réunions qu’on ne fait pas dans un bureau, mais en marchant» présente Gilles Lechantre, co-fondateur d’Anywr. La société a également un partenariat avec l’application SPART qui propose un programme santé bien-être à l’ensemble des collaborateurs de l'entreprise, présente dans 17 pays. «Ça nous permet de gagner en cohésion d’équipe, nos collaborateurs s’entraident, se rencontrent» illustre le cofondateur. 

De plus, une entreprise qui propose une offre sport est considérée comme ouverte d’esprit à 84%, bienveillante à 82% et stimulante à 80%. De quoi simplifier aussi les recrutements... «Ca nous a permis d’attirer de nouveaux profils dans l’entreprise, comme des athlètes», se félicite encore Gilles Lechantre. Alors à vos baskets !