Marché des particuliers

La Pierre demeure toujours dans le flou

2024, année charnière pour l’immobilier des particuliers ! Après un grippage certain l’an passé, le marché pourrait retrouver des couleurs mais c’est loin d’être une certitude. Si la baisse des taux d’intérêt est entamée, il n’en demeure pas moins que le pouvoir d’achat immobilier apparaît aujourd’hui au plus bas, notamment dans la région.


Bon nombre d’incertitudes planent encore pour le marché de l’immobilier retrouve un rythme serein cette année.
Bon nombre d’incertitudes planent encore pour le marché de l’immobilier retrouve un rythme serein cette année.

«Le marché demeure atone même si une baisse des prix apparaît amorcée.» C’était à la fin de l’année dernière à l’occasion d’une présentation du marché immobilier de la Chambre interdépartementale des notaires de la cour d’appel de Nancy. Le constat établi par Maîtres Damien Gegout, Dominique Bravetti et Ricardo Pachevo de l’Observatoire régional de l’immobilier apparaît se confirmer en ce début d’année même si les analyses sont à prendre avec la plus grande prudence du fait d’une volatilité générale de bon nombre de paramètres conjoncturels. 

«Il suffirait d’un petit effort sur les prix pratiqués pour que les transactions retrouvent un bon rythme de croisière. Certains vendeurs affichent encore des prétentions trop élevées qui font tanguer le secteur. C’est une tendance qui révèle un temps trop agité pour que les acheteurs s’aventurent sereinement sur le marché», assure le portail Immonot.com du groupe Notariat Servcices dans sa dernière livraison de début février sur l’évolution du marché. Un état de fait qui fait notamment écho sur nos territoires. Pour prendre le seul cas de la Meurthe-et-Moselle, le pouvoir d’achat immobilier a chuté de plus de 15 % en une dizaine d’années pour les appartements anciens et de 19,1 % pour les maisons anciennes. 

«Aujourd’hui, il y a très peu de primo-accédants qui achètent et de l’autre côté, les propriétaires préfèrent garder leurs biens et ne vendent pas», assurait en fin d’année Maître Dominique Bravetti. Des prix qui amorcent une baisse mais un pouvoir d’achat immobilier amoindri. Dans ses conditions, difficile de laisser présager des jours meilleurs pour le secteur. «Plusieurs ajustements, tant sur les taux d’intérêts que sur les prix sont attendus cette année. Ces évolutions devraient avoir un impact significatif sur les stratégies d’achat, de vente et d’investissement immobilier», explique un négociateur nancéien.


Accessibilité à la propriété : le défi majeur...

Sur les taux d’intérêt, si les choses apparaissent commencer à aller dans le bon sens, on semble être loin du compte. «La baisse très légère des taux d'intérêt a permis à certains acquéreurs de revenir sur le marché mais le gain de pouvoir d'achat est extrêmement minime et ne rattrape pas la perte de capacité d'emprunt que les Français ont connu avec l'augmentation des taux en deux ans, passant de 1 à 4 %», assurait récemment Loïc Cantin, le président de la Fnaim, «la correction des prix entamée à la fin de l’année dernière devrait se poursuivre cette année avec une baisse modérée dans les zones les plus surévaluées. Cet ajustement des prix favoriserait une reprise des transactions, bien que le volume global des ventes pourrait rester en dessous des niveaux des années précédentes.» Le volume global des ventes sur le périmètre de la Chambre interdépartementale des notaires de la cour d’appel de Nancy a chuté de 13 %, tous biens confondus, sur une année (entre le 1er septembre 2022 et le 30 août 2023). 

«L’accessibilité à la propriété reste un défi majeur, surtout pour les primo-accédants. Les mesures d’accompagnement telles que les aides à l’achat et les dispositifs favorisant le premier investissement immobilier seront essentiels pour soutenir la demande», analyse un professionnel du secteur. Reste à savoir s’ils seront réellement mis en œuvre...

«Plusieurs ajustements, tant sur les taux d’intérêts que sur les prix sont attendus cette année. Ces évolutions devraient avoir un impact significatif sur les stratégies d’achat, de vente et d’investissement immobilier.»



Le DPE en question

10,5 % des biens anciens mis en vente au mois de janvier 2024 sont des passoires thermiques ! Constat établi dans le dernier observatoire de Guy Hoquet Immobilier. Ce volume d’offre est jugé relativement stable par rapport à décembre dernier et en recul sur un an de près de 13 % au niveau national. La loi Climat et résilience, votée en 2021, prévoit l’interdiction de location pour les biens présentant un DPE classé G à compter du 1er janvier 2025 et ceux classé F au 1er janvier 2028. «C’est sur ces catégories de biens mal classés en performance énergétique que des marges de négociation sont possibles en matière de prix», assurait en décembre l’Observatoire régional de l’immobilier de la Chambre interdépartementale des notaires de la cour d’appel de Nancy. L’impact de ce type de biens est à scruter de près dans les prochains mois au niveau du marché des transactions.