La Picardie se lie avec le Brésil

Claude Gewerc, président de la région Picardie, a paraphé des accords avec l'État du Paraná ainsi que la Fédération des industriels de cet État brésilien à l'occasion d'un voyage officiel, du 29 septembre au 4 octobre.

Carlos Alberto Richa (à g.), gouverneur de l'État du Paraná, et Claude Gewerc (à d. de dos), président de la région Picardie, ont formalisé près de trente années d'échanges informels.
Carlos Alberto Richa (à g.), gouverneur de l'État du Paraná, et Claude Gewerc (à d. de dos), président de la région Picardie, ont formalisé près de trente années d'échanges informels.
Carlos Alberto Richa (à g.), gouverneur de l'État du Paraná, et Claude Gewerc (à d. de dos), président de la région Picardie, ont formalisé près de trente années d'échanges informels.

Carlos Alberto Richa (à g.), gouverneur de l'État du Paraná, et Claude Gewerc (à d. de dos), président de la région Picardie, ont formalisé près de trente années d'échanges informels.

Claude Gewerc a signé lundi 29 septembre une déclaration de coopération avec l’État brésilien du Paraná dans sa capitale à Curitiba. Deux jours plus tard, le président de Région a de nouveau apposé sa signature au bas d’une déclaration commune d’intention de coopération avec la Fédération des industries de l’État du Paraná au Brésil.

Une vielle histoire

Ces accords sont le fruit de deux années de travail. La Région a déjà effectué un premier voyage au Brésil en 2013. Les relations entre la Picardie et l’État du Paraná existent depuis longtemps via l’Université de technologie de Compiègne (UTC). Depuis 32 ans et l’arrivée de Sergio Asinelli en tant qu’étudiant. En 1983, ce membre du secrétariat au plan de la ville de Curitiba, capitale du Paraná, a été sélectionné pour suivre une formation au sein de l’UTC.

« En 2013, on était sur une mission de prospection. Au cours de ce voyage, on a décidé d’aller au Paraná. C’est là qu’est née l’idée de se rapprocher. Puisque nos acteurs travaillent ensemble depuis longtemps, pourquoi ne pas créer une relation institutionnelle », relate Karl Tourais, chargé de mission Europe et International à la direction de l’industrie, recherche et enseignement supérieur au conseil régional de Picardie. « C’est un choix pragmatique. Le monde économique est là pour montrer la voie », commente Christophe Coulon, élu de l’opposition au conseil régional sous la bannière Envie de Picardie.

Un pays difficile pour commercer

Pourtant, il ne fallait pas attendre des contrats pour les entreprises picardes de ce voyage. « C’est très dur de faire du commerce avec le Brésil. C’est un système protectionniste encore plus fort qu’aux États-Unis », explique Karl Tourais.

À cela, il faut lier le fait que « certaines entreprises qui travaillent régulièrement à l’international peuvent être invitées à payer des pots-de-vin […] afin d’obtenir un traitement prioritaire de leur dossier au sein des administrations », rappelle un rapport de 2013 réalisé par Business France, l’agence française pour le développement international des entreprises. Cependant, certaines sociétés picardes arrivent à faire des affaires.

Dans le sillon tracé par Solabia, qui a créé sa filiale au Brésil, d’autres entreprises tentent l’aventure. « Exotest est déjà au Brésil. Decayeux y est retourné depuis 2013 et c’est positif puisqu’il développe sa branche de portails de sécurité », rapporte Karl Tourais.

Une première pierre à l’édifice

Si la finalité de cet accord peut être commercial, l’objectif est avant tout de créer des relations.

Les domaines visés sont la formation professionnelle, l’enseignement supérieur, la recherche, le développement, l’innovation et le transfert de technologie ainsi que l’économie et le commerce. Ils sont même inscrits dans l’accord avec la fédération patronale du Paraná.

Le gouvernement fédéral, quant à lui, est très intéressé par le potentiel de la future grande région. « Ils ont vu que l’on allait passer d’une région de 2 à 6 millions d’habitants, que l’on aurait trois grands ports, deux plate-formes aéroportuaires. Ce sont eux eux qui sont curieusement revenus vers nous », révèle Karl Tourais. Comme quoi la Picardie et son avenir intéressent au-delà de ses frontières. Un point positif. D’autant plus que « c’est une prise de risque positive », commente Christophe Coulon. L’avenir le dira.

Alexandre BARLOT